Films et séries pour la Terminale spécialité HGGSP : propositions d’exploitations avec des élèves.
Cette liste n’est pas exhaustive. Son but est de montrer comment il est possible d’exploiter documentaires et fictions afin d’aborder les différents thèmes du programme de Terminale HGGSP d’une autre façon. Diverses exploitations pédagogiques ont déjà été proposées, vous les retrouverez en liens dans cette liste. Ne pas hésiter à en proposer !
Thème 1 : De nouveaux espaces de conquête
L’occasion sera belle d’explorer la Science-fiction ou le genre si particulier des films de sous-marins. Il y a de nombreuses pistes qui permettent de sortir de la domination hollywoodienne, alors il ne faut pas s’en priver.
Films
Conquêtes, affirmations de puissance et rivalités
L’Étoffe des héros (The Right Stuff), réalisé par Philip Kaufman, 1983. La course à l’espace au cœur de la Guerre froide ou comment la NASA tente de rattraper son retard sur l’URSS à travers le programme Mercury. Dans le contexte de 1983 permet aussi d’explorer l’utilisation du cinéma sous l’administration Reagan.
First Man, Damian Chazelle, 2018, un biopic de Neil Armstrong qui permet de compléter le travail de Philip Kaufman.
L’Appel du Ciel, (Небо зовёт, Nebo Zoyvot), Mikhail Karzhukov et Alexander Kozyr, 1959. Film très intéressant qui, en pleine compétition spatiale URSS/USA met en avant la coopération pour sauver un équipage en perdition alors qu’il se dirige vers Mars. Les soviétiques à la rescousse de la NASA.
The Spacewalker (Время Первых, Vremia Pervykh) est un film réalisé par Dmitry Kiselev en 2017. C’est une forme de réponse au film de Philip Kaufman, mettant en avant les derniers exploits soviétiques dans l’espace face à la montée américaine, à travers le portrait d’Alexeï Leonov, le premier homme à effectuer une sortie dans l’espace.
À la poursuite d’Octobre Rouge, 1990, John McTiernan. Les derniers moments de la Guerre froide, avec une psychose autour de l’attaque nucléaire imparable. Utile aussi pour le thème sur la connaissance (espionnage).
USS Alabama, Tony Scott, 1995. Réflexion en huis clos sur le principe même de la dissuasion et les dangers de l’armement nucléaire, au cœur d’un SNLE américain. En bonus un magnifique échange sur Clausewitz peut être exploité avec des élèves pour le thème sur la guerre.
Le chant du loup, Antonin Baudry, 2019. Approche similaire à USS Alabama, avec cependant une dimension géopolitique plus présente (tensions internationales avec la Russie par exemple), au cœur d’un SNLE français.
Enjeux diplomatiques et coopérations
2001 Odyssée de l’Espace (2001: A space Odyssey), Stanley Kubrick, 1968. Difficilement exploitable avec des élèves mais permet de montrer l’intérêt pour les stations orbitales, au-delà des questionnements philosophiques.
Seul sur Mars, Ridley Scott, 2015. La coopération internationale sous égide US pour sauver une mission sur la planète Mars. Rôle notable de la Chine, derrière la domination classique de la NASA.
The Wandering Earth (流浪地球, Liu Lang Di Qiu), 2019, de Frant Gwo. Pour sauver l’humanité de la catastrophe, alors que le soleil meurt, le monde, USA mis à part, s’unit derrière la Chine pour offrir à l’humanité une chance de survie. Très intéressant pour aborder le narratif chinois de la puissance émergente face à la domination américaine. À mettre en perspective avec Interstellar de Christopher Nolan, plus adapté aux thèmes sur l’environnement et la connaissance. Fonctionne aussi bien entendu avec l’OTC « La Chine : à la conquête de l’espace, des mers et des océans ».
Documentaires
Planète Océan, Yann Arthus-Bertrand, 2012. Comment les activités humaines menacent la vie marine et imposent de coopérer pour espérer.
The farthest, Emer Reynolds, 2017 ; le projet « Voyager » initié par la NASA en 1977, pour explorer le cosmos.
16 levers de soleil, Pierre-Emmanuel Le Goff, 2018. L’expérience fascinante de Thomas Pesquet à bord de l’ISS.
Apollo XI, Todd Douglas Miller, 2019. À l’occasion des 50 ans du premier pas sur la Lune et la mission menée par Neil Amstrong.
La lune le 8è continent, de Véronique Préault, 2019, ARTE. Documentaire permettant de mettre en perspective la nouvelle course à l’espace, mêlant acteurs étatiques et privés.
Séries
Flash Gordon, 1936, Frederick Stephani et Ray Taylor. Ancêtre de nombreuses œuvres ultérieures, la coopération pour sauver la planète. Pour la culture et une mise en perspective de ces questions traitées par la SF.
Star Trek, Gene Roddenberry, 1966-1969. On pourrait aussi exploiter les adaptations cinématographiques ; coopération internationale pour faire face aux dangers de l’univers et en explorer les confins.
Planètes (プラネテス, Puranetesu), Gorō Taniguchi (réalisation) et Ichirō Ōkouchi (scénario), 2003-2004. Coopération internationale pour gérer les débris spatiaux en orbite autour de la Terre. Adaptation du fantastique manga éponyme de Makoto Yukimura.
The Expanse, 2015-2022, Mark Fergus, Hawk Ostby. En 6 saisons cette série, adaptée des romans de Daniel Abraham et Ty Frank, permet d’aborder la colonisation du système solaire, l’exploitation des ressources, les enjeux de coopération, de tensions géopolitiques.
For All Mankind, Ronald D.Moore (Depuis 2019). Uchronie ; et si Léonov avait posé le pied sur la lune avant Amstrong ? Conquête spatiale alternative sur fond de Guerre froide exacerbées, avec mise en perspective du rôle des femmes et des minorités (donc enjeux sociétaux actuels).
L’Étoffe des héros (The Right Stuff) de Mark Lafferty. DISNEY+, 2020. Adaptation du film de 1983, 1 saison (série arrêtée).
Vigil, Tom Edge et World Productions, 2021. La maitrise des espaces maritimes, la dissuasion nucléaire, mais aussi pour le thème sur la connaissance l’espionnage, et de façon plus générale les conflictualités.
Thème 2 : Faire la guerre, faire la paix : formes de conflits et modes de résolution
Sans aucun doute le thème qui propose le plus de pistes possibles, tant pour les films que les séries. Il faut donc faire des choix pour avoir le panel le plus large possible pour ne pas rester sur le seul regard de Hollywood, le plus complémentaire du programme. Il ne s’agit donc pas ici de proposer des dizaines de films de guerre pour faire le nombre. Par exemple pour la Seconde guerre mondiale, il y en a des centaines … À noter que certains films fonctionnent en synergie avec les thèmes de la Connaissance et encore plus celui des Mémoires. Dans ce cas de figure les films sont indiqués pour ces thèmes.
Films
La dimension politique de la guerre : des conflits interétatiques aux enjeux transnationaux
La guerre du feu, 1981, Jean-Jacques Annaud. La guerre, avant la guerre ? Exploitable pour poser la question des racines ancestrales de la guerre.
Barry Lyndon, Stanley Kubrick, 1975. Permet d’aborder la Guerre de 7 ans, surtout dans la première moitié. Utile pour illustrer la forme « classique » de la guerre pré-révolutionnaire.
Guerre et Paix, King Vidor, 1956. Adaptation du roman de Tolstoï. Clausewitz, la campagne de Russie …
Guerre et Paix, Serguei Bondartchouk, 1966-1967 (film sorti en 4 parties). Adaptation du roman de Tolstoï, là aussi, mais avec une approche très spectaculaire. Film le plus cher de l’histoire soviétique. Un monument qui peut être exploité sous la forme d’extraits pour illustrer les combats.
Waterloo, Serguei Bondartchouk, 1970. Même approche sur la forme, très spectaculaire, mais aussi mise en perspective plus intimiste de Napoléon, le dieu de la guerre de Clausewitz. Film à préférer de loin, de très très loin au Napoléon de Ridley Scott, totalement inutilisable pour le programme (mis à part éventuellement une exploration des mémoires de Napoléon et du questionnement de la place des cinéastes dans la transmission des mémoires).
Zoulou, Cy Endfield, 1964. De l’asymétrie des moyens en Afrique du Sud, fin XIXè. Non, asymétrie et guerre irrégulière ne sont pas nées après 2001.
L’Ultime attaque, Douglas Hickox, 1979. Se déroule juste avant les événements traités par le film de Cy Enfield. La bataille d’Isandhlwana (1879) reste la pire défaite anglaise en Afrique face à une force indigène.
À l’ouest rien de nouveau, 1930, Lewis Milestone. La guerre au ras du sol, dans les tranchées. Mis en perspective avec le roman éponyme de E.M.Remarque permet de mettre en perspective la réflexion sur la guerre au cœur de l’entre deux guerre.
À l’ouest rien de nouveau, 2022, Edward Berger. Relecture allemande du roman, selon les actuels canons du genre. Pourrait tout à fait aussi être exploité dans le cadre du Thème 3 Histoire et mémoire.
Lawrence d’Arabie, 1962, David Lean. Chef d’œuvre absolu, à voir pour ses qualités cinématographiques, pour les acteurs, la musique. Concernant le programme fait la jonction avec l’OTC et démontre une nouvelle fois que l’irrégularité dans la guerre est ancienne.
Ils ont combattu pour la patrie (Они сражались за Родину, Oni srazhalis za rodinu), 1975, Serguei Bondartchouk. La grande guerre patriotique vue du côté soviétique. Peut être exploité pour aborder la question des buts politiques de la guerre et de leur mise en adéquation avec les buts militaires, c’est-à-dire l’art opératif.
Requiem pour un massacre (Иди и смотри, Idi i smotri), Elem Klimov, 1985. La nature profonde de la guerre explorée à travers les combats en Biélorussie et les exactions des Einsatzgruppen.
La Ligne rouge (The Thin Red Line), Terrence Malick, 1998. La nature profonde de la guerre au cœur des combats à Guadalcanal en 1943.
Onoda, 10 000 nuits dans la jungle (ONODA 一万夜を越えて, Onoda: Ichiman ya o koete), Arthur Harari, 2021. La guerre, sans fin. Pourquoi se bat-on quand il n’y a plus d’ordres, d’État ? Profonde réflexion sur l’endoctrinement et l’humanité.
Côte 465 (Men in war), Anthony Mann, 1957. La guerre de Corée est très souvent éclipsée entre la Seconde guerre mondiale et la guerre du Vietnam. Ce film permet d’aborder la question de la guerre de façon quasi intemporelle et de mettre en avant une grande oubliée.
Point limite (Fail-Safe), Sydney Lumet, 1964. Le film absolu sur la Guerre froide et la question nucléaire, bien plus à mes yeux que le très bon et largement plus connu Docteur Folamour de Kubrick sorti la même année. Contexte de la crise de Cuba à mettre en perspective.
La 3ème guerre mondiale (World War III), David Greene, 1982. Une pépite très difficile à trouver mais qui explorer les mécanismes politiques menant progressivement à une confrontation catastrophiques entre URSS et USA, au début des années 1980.
La chute du faucon noir (Black Hawk Down), Ridley Scott, 2001. Conflictualités post 1989, impuissance de l’ONU (donc exploitable aussi dans l’Axe 2), guerre irrégulière.
Blood Diamond, Edward Zwick, 2006. Mécanismes de la guerre civile à partir du cas de la Sierra Leone, en 1999. Permet aussi d’aborder la question des trafics, des réfugiés.
Zero Dark Thirty, Kathryn Bigelow, 2012. La lutte contre le terrorisme, est-ce la guerre ?
Attaque à Mumbai (Hotel Mumbai), Anthony Maras, 2018. Cette coproduction indo-australo-américaine permet de mettre en avant les attaques terroristes au-delà de l’Occident et du Moyen-Orient, en explorant les arcanes des attaques d’islamistes venus du Pakistan, contre la ville de Mumbai en 2008.
Le défi de la construction de la paix
La Vallée Perdue (The Last Valley), James Clavell, 1971. Permet de se plonger dans la Guerre de Trente ans, finalement assez peu explorée au cinéma. Le meilleur film sur cette guerre.
Cyrano de Bergerac, Jean-Paul Rappeneau, 1990. Le métier de soldat, avec une approche romanesque. La Guerre de Trente ans est secondaire, mais abordée avec le siège d’Arras.
Capitaine Alatrist, Agustin Diaz Yanes, 2006. Un regard espagnol sur cette guerre qui achève la puissance espagnole, en tout cas marque son déclin durable et incontestable. Dans l’absolu pas le film du siècle, mais ils sont si peu nombreux sur cette guerre …
Warriors, Peter Kosminsky, 2000. Le meilleur film pour aborder l’impuissance des casques bleus lors de la guerre civile en Ex-Yougoslavie. Le film est dur et permet aussi d’aborder la question du retour des soldats à une vie civile, qui ne sera jamais plus normale.
Hôtel Rwanda, Terry George, 2004. Regard américano-britanno-italo-sud-africain sur le génocide au Rwanda, le rôle des Casques bleus, l’impuissance onusienne.
L’interprète (The Interpreter), Sydney Pollack, 2005. Le fonctionnement interne de l’ONU et le rôle, essentiel, des interprètes lors des négociations, discussions internationales.
Seule contre tous (The Whistleblower), Larysa Kondracki, 2010. Les failles internes de l’ONU, la corruption, les trafics sexuels, en Ex-Yougoslavie.
Le Moyen-Orient : conflits régionaux et tentatives de paix impliquant des acteurs internationaux
Exodus, Otto Preminger, 1960. La naissance d’Israël, sous forme d’une fresque de plus de 3H. Très grand classique hollywoodien.
Kippour (Kippur), Amos Gitaï, 2000. Très bonne plongée dans la guerre de 1973. Retranscrit bien le chaos ambiant au moment du déclenchement de la guerre. Exploitable par extraits.
Duel (دوئل), Ahmad Reza Darvish, 2004. Ce film iranien permet d’aborder la guerre contre l’Irak, entre 1980 et 1988. Difficile à trouver, mais pas impossible. Utile pour montrer un autre regard sur cette guerre et confronter les spectateurs occidentaux à d’autres approches cinématographiques.
Jarhead : La fin de l’innocence (Jarhead), Sam Mendes, 2005. Excellent pour la Guerre du Golfe de 1991. L’attente, la frustration, les manipulations de l’information, la découverte d’une guerre inattendue, le retour complexe à la vie civile.
Munich, Steven Spielberg, 2005. La question palestinienne, le terrorisme avec les JO de Munich en 1972. Grande leçon d’histoire, comme souvent, avec Spielberg, accessible.
Valse avec Bachir (ואלס עם באשיר, Vals im Bashir), Ari Folman, 2008. Film d’animation autobiographique qui met en perspective la question libanaise au cœur des années 1980.
Sous les bombes, 2008, Philippe Aractingi. Regard franco-libanais sur la guerre au Liban en 2006.
Mensonges d’État (Body of Lies), Ridley Scott, 2008. Les errements américains face au terrorisme islamiste.
Battle for Haditha, 2008, Nick Broomfield. La guerre en Irak de 2003, avec la perte de contrôle d’une armée américaine confrontée à l’irrégularité des adversaires. Dénonce les crimes de guerre perpétrés ici par des soldats dépassés.
Lebanon, Samuel Maoz, 2009. La guerre au Liban de 1982, vue de l’intérieur d’un char, auprès d’un équipage improbable.
Démineurs (The Hurt Locker), Kathryn Bigelow, 2009. La guerre en Irak en 2003. Irrégularité, asymétrie des moyens.
American Sniper, Clint Eastwood, 2014. La guerre en Irak en 2003. Ou comment un homme normal devient une machine à tuer dans une guerre qui échappe de plus en plus à Washington.
Le Dernier Jour d’Yitzhak Rabin (Rabin, the Last Day), 2015, Amos Gitai. L’assassinat d’Yizhak Rabin en 1995 ou l’impossibilité d’une paix.
Good Kill, 2015, Andrew Nicol. La guerre contre la terreur, le terrorisme, avec des drones. Mener la guerre à 10 000 km, devant un écran. Profonde réflexion sur cette nouvelle forme de guerre.
Made in France, Nicolas Boukhrief, 2015. Le développement d’une cellule terroriste islamiste en France, avec des Français.
War Machine, David Michôd, 2017 sur Netflix. Réflexion déjantée sur la guerre en Afghanistan.
La Sirène, Sepideh Farsi, 2022. Film d’animation sur fond de guerre Iran-Irak en 1980.
Novembre, Cédric Jimenez, 2022. La lutte anti-terroriste après les attaques de novembre 2015. Permet de questionner la pertinence de l’utilisation du mot guerre dans le cadre de cette lutte. Très bonne synergie avec Made in France ; dans les deux cas c’est plus une affaire de judiciaire que militaire …
Documentaires
Fahrenheit 9/11, 2004, Michael Moore. Les Bush Wars passées au vitriol.
Israël et les arabes, 2006, Brian Lapping et Norma Percy. Mise en perspective sur le temps long fort intéressante.
Israël-Palestine, 60 ans de violence, 2008, Mathieu Schwartz. Travail efficace pour questionner les mécanismes de la violence.
Restrepo – Être soldat en Afghanistan, 2010, Tim Hetherington et Sebastian Junger. La vie dans un camp retranché américain, en Afghanistan. Questionnement sur la guerre, ses buts, mais aussi questionnement sur la vie des soldats.
The Gatekeepers, 2012, Dror Moreh. Les confessions de 6 anciens chefs du Shin Beth, le service de la sécurité intérieure d’Israël. Un film nominé aux Oscars, qui éclaire 30 ans de lutte antiterroriste et d’errements face à la question palestinienne. Puissant.
Samouni Road, Stephano Savona, 2018. Le conflit à Gaza, entre film d’animation et documentaire.
Homeland : Irak année zéro, Abbas Fahdel, 2015. Ce travail franco-irakien en deux parties questionne la reconstruction de l’Irak après la chute de Saddam Hussein.
Irak, destruction d’une nation (4 parties : 1. L’Allié – 2. L’Adversaire – 3. Le Condamné – 4. Le Fantôme), 2020, Jean-Pierre Canet. Une mise en perspective brillante de la destruction de l’Irak des années 1980 à nos jours.
Séries
Band of Brothers : l’enfer du Pacifique, Jeremy Podeswa, Tim Van Patten, David Nutter, 2010. On pourrait bien entendu penser à la première saison consacrée à la Easy Company en Normandie. Mais cette seconde saison, centrée sur le Pacifique, me parait nettement plus puissante pour analyser la guerre sans limites, passionnelles, quasi irrationnelle opposant troupes américaines et japonaises.
L’enfer du devoir (Turn of duty) : L. Travis Clark et Steve Duncan, 1987 – 1990, CBS. Elle aborde tous les aspects de la guerre et plusieurs épisodes peuvent être utilisés ponctuellement.
24H Chrono : Joel Surnow et Robert Cochran 2001 / 2010. Gérer la menace terroriste, le risque de guerre entre puissances. Guerre en Ex-Yougoslavie, 11/09, montée des tensions avec la Chine, la Russie … place étrange de l’Ukraine, immense potentiel.
Battlestar Galactica, Ronald D. Moore (2004-2009), Sky One / Sci-Fi Channel. Vaste réflexion politique sur la guerre comme outil de pouvoir. Immense potentiel pour aborder ces questions autrement.
Generation Kill, David Simon, Ed Burns et Evan Wright, 2008, HBO. La guerre en Irak de 2003, au plus près des hommes. Un coup de poing trop méconnu.
Homeland, créée en 2011 par Howard Gordon et Alex Gansa, permet globalement de traiter des problématiques terroristes et du Moyen-Orient, d’Israël à l’Afghanistan. Certains épisodes sont exploitables avec une bonne préparation et mise en perspective.
Game of Thrones : par David Benioff et D. B. Weiss (2011 – 2019) sur HBO aux États-Unis en simultané sur HBO Canada au Canada. Relecture en fantasy de la guerre et de la politique. Pour le coup approche clausewitzienne à questionner ne profondeur.
Occupied, de Jo Nesbo, 2015. Série Netflix norvégienne sur l’occupation progressive de la Norvège par la Russie. La guerre, de façon subtile.
Le Bureau des légendes, 2015-2020, Éric Rochant. La lutte contre le terrorisme, la diplomatie souterraine, la gestion des tensions. Peut fonctionner aussi pour le thème sur la connaissance (espionnage).
Fauda, Lior Raz et Avi Issacharoff, depuis 2015. Regard israëlien sans concession sur les tensions en Palestine et en Israël.
False Flag (Kfulim en hébreu כָּפוּלים), Amit Cohen, Maria Feldman et Leora Kamenetzky, depuis 2015. La lutte contre le terrorisme, la guerre irrégulière vue d’Israël.
Le Maître du Haut Château (The Man in the High Castle), 2015-2019, Frank Spotnitz, Amazon Studios et Scott Free Productions. Adaptation libre du roman éponyme de Philip K. Dick (1962), cette série aborde toutes les questions liées à la guerre, jusqu’à l’utilisation débridée de l’arme nucléaire.
La Diplomate (The Diplomat), Debora Cahn, 2023, Netflix. Le rôle de la diplomatie dans la gestion des crises internationales, donc intéressant ici pour l’Axe 2.
Cœurs Noirs, Corinne Garfin et Duong Dang-Thai, 2023. Regard français sur la guerre contre le terrorisme en Irak et Syrie (DAESH).
Thème 3 : Histoire et mémoires
Les points de liaison avec le thème précédent sont nombreux, aussi plusieurs œuvres permettent d’aborder différentes questions. J’ai privilégié le plus possible d’offrir un panel large pour travailler des représentations différenciées des mémoires.
Films
Histoire et mémoires des conflits
*Algérie
Le petit soldat, Jean-Luc Godard, 1963. Évocation de l’OAS et donc construction d’une mémoire critique de la guerre d’Algérie. Peu exploitable avec des élèves … ça reste du Godard.
La Bataille d’Alger, Gillo Pontecorvo. Regard italo-algérien, dès 1966, sur la guerre qui vient de s’achever. Lecture partiale et partielle, néanmoins très intéressant pour comprendre les mécanismes de la violence et appréhender la construction d’une mémoire sélective.
Le Vent des Aurès (ريح الاوراس Rih el-Aouras), Mohammed Lakhdar-Hamina, 1966. Grand classique du cinéma algérien. Exploitable avec des extraits sans difficultés.
Avoir vingt ans dans les Aurès, René Vautier, 1972. Les soldats français, les appelés, engagés dans une guerre dont ils ne veulent pas.
Chronique des années de braise (وقائع سنين الجمر, Waqâ’i’ sinîn al-jamr), Mohammed Lakhdar-Hamina, 1975. Récit algérien des années de lutte, construction d’une mémoire.
L‘Honneur d’un capitaine, Pierre Schoendoerffer, 1982. Les mémoires des soldats français après la guerre, sur la question de la torture.
Mon colonel, Laurent Herbiet, 2006. Questionne la torture durant la guerre d’Algérie.
L’Ennemi intime, Florent-Emilio Siri, 2007. Ce travail franco-marocain aborde toutes les questions de la guerre d’Algérie, un peu à la façon du Platoon de Oliver Stone pour la Guerre du Vietnam en 1986.
Hors-la-loi, Rachid Bouchareb, 2010. Les mémoires des combattants algériens en France, la question du terrorisme. Le choix des acteurs est très intéressant à questionner (mémoire des français nés après la guerre d’Algérie, question d’intégration, de reconnaissance).
Qu’un sang impur… , Abdel Raouf Dafri, 2019. Ce n’est pas le meilleur film sur le sujet mais il a le mérite de faire le lien très clair entre les soldats de la guerre d’Indochine et celle d’Algérie.
Les Harkis, Philippe Faucon, 2022. Longtemps laissée de côté, la mémoire des combattants algériens aux côtés de l’armée française.
*Seconde guerre mondiale (angle de l’Allemagne, d’une bataille symbolique, et du Japon)
Le bateau (Das Boot), Wolfgang Petersen, 1981. Chef d’œuvre du genre, émergence d’une mémoire renouvelée des soldats allemands durant la seconde guerre mondiale, par les Allemands.
Stalingrad Сталинград, 1990, Youri Ozerov. Co-production de fin de Guerre froide (États-Unis, Union Soviétique, Tchécoslovaquie, République démocratique allemande), permet de crosier les regards des deux camps autour de cet affrontement dantesque.
Stalingrad , Joseph Vilsmaier, 1993. La bataille de Stalingrad dans toute sa complexité et son horreur, dans une Allemagne qui vient tout juste de se réunifier. Un enjeu mémoriel majeur.
Stalingrad, Сталинград, 2013, Fedor Bondarchuk. Dans la droite ligne de la volonté de Vladimir Poutine de disposer de films mettant en scène la Grande Guerre Patriotique. Le Stalingrad de Jean-Jacques Annaud n’apporte rien de particulier dans la construction des mémoires, même s’il a eu un impact majeur pour les jeux vidéos comme Call od Duty ou Medal of Honor …
Gen d’Hiroshima, de Mori Masaki, 1983. Adaptation du travail fondamental de Keiji Nakazawa, qui publia entre 1973 et 1985 dans plusieurs périodiques japonais Gen d’Hiroshima (はだしのゲン, Hadashi no Gen, littéralement Gen aux pieds nus). Chef d’œuvre du genre qui permet de travailler les mémoires des attaques nucléaires sur le Japon, mais aussi le temps de la reconstruction d’après guerre, avec un regard incisif.
Kamikaze, le dernier assaut (永遠の0, Eien no zero, titre en anglais : The Eternal Zero), Takashi Yamazaki, sorti en 2013. Il est l’adaptation du roman éponyme de Naoki Hyakuta, auteur nationaliste, négationniste et controversé au Japon, publié en 2006. Cette œuvre a aussi été adaptée en manga par Sōichi Sumoto, publiée au Japon entre 2010 et 2012 et en France sous le titre Zero pour l’éternité chez Delcourt. Le film, comme le manga d’ailleurs, ne glorifie pas les Kamikazes et propose la grille de lecture militariste mais aussi pacifiste des faits.
*Indochine
317è section, 1965, Pierre Schoendoerffer. Adaptation du roman du réalisateur. Le film de guerre par excellence, qui va imposer de nombreux codes dans le genre (par exemple les figures du jeune officier et du sous-officier qui impose sa voix sur le terrain). Confrontation des mémoires de l’Indochine, mais aussi de la seconde guerre mondiale avec l’adjudant Willsdorff, Alsacien qui a servi dans la Wehrmacht.
Dien Bien Phu, Pierre Schoendoerffer, 1992. Un travail de mémoire sur la défaite, l’oubli de cette page sombre, éclipsée par les mémoires de la Guerre d’Algérie.
Soldat Blanc, Érick Zonca, 2014. La (re)découverte de la Guerre d’Indochine, à travers le questionnement des horreurs commises des deux côtés, et la participation de certains français au combat aux côtés des communistes de Ho Chi Minh.
Histoire, mémoires et justice
Le capitaine Volkonogov s’est échappé, 2021, film esto-franco-russe réalisé par Natalia Merkoulova et Alexeï Tchoupov. Les mémoires des purges staliniennes de 1938. Pose la question des crimes du stalinisme.
A good wife, 2016, Mirjana Karanovic. Film serbe qui pose la question du jugement des crimes de guerre, commis par de simples exécutants. Met en perspective le travail du TPIY.
Résolution 819, Giacomo Battiato, 2008. Le travail, en 1995, de la justice internationale, de l’ONU, face au massacre de Srebrenica.
Au pays du sang et du miel, Angelina Jolie, 2011. La persécution des Musulmans en Bosnie. Utile pour montrer l’implication de la réalisatrice dans son envie de défendre cette cause, pour rendre justice.
Sympathie pour le diable, 2019, Guillaume de Fontenay. La question des journalistes comme témoins et passeurs de faits, de mémoire dans la perspective de procès ultérieurs, à Sarajevo en 1992.
Lost Country, Vladimir Perišić, 2023. Les mémoires serbes, les difficultés de rendre justice, et l’impossibilité qui en découle de se reconstruire, d’imaginer un futur positif.
L’histoire et les mémoires du génocide des Juifs et des Tsiganes
NB : la filmographie s’est largement étoffée depuis les années 1970. Les possibilités sont donc grandes, les œuvres à suivre ne constituent qu’une approche parmi d’autres.
Les Rescapés de Sobibor de Jack Gold, 1987. Co-production entre le Royaume-Uni et la Yougoslavie, sur le soulèvement de ce camp d’extermination. Très intéressant à mettre en perspective avec le film russe de 2018, Sobibor (Собибор) réalisé par Constantin Khabenski. Allemagne, Lituanie et Pologne ont participé au film, qui valorise largement le rôle des prisonniers soviétiques de l’Armée rouge dans le soulèvement. Très important dans le narratif de Vladimir Poutine face à la Grande Guerre Patriotique.
La Liste de Schindler, Steven Spielberg, 1993. Le grand classique sur le rôle ambigu de l’industriel allemand Oskar Schindler pendant la Seconde Guerre mondiale. Permet de questionner ici le rôle d’un cinéaste engagé et le poids d’un film (par ailleurs largement critiqué par Claude Lanzmann).
Le Labyrinthe du Silence, Giulio Ricciarelli, 2015. Cette œuvre allemande permet de montrer les travaux pour juger les nazis après Nuremberg, à la fin des années 50 et tout au long des années 60.
Le procès du siècle, Mick Jackson, 2017. Le procès du négationniste David Irving en 2000, opposé à l’historienne Deborah Lipstadt. Le procès se tient au Royaume-Uni et le film permet très efficacement de travailler les questions du rôle des juges, des historiens, du négationnisme, de la presse.
Le fils de Saul, Lazlo Nemes, 2015. Ce film hongrois sur la vie d’un Sonderkommando est, selon Claude Lanzmann, l’anti liste de Schindler. Puissant, terrible, questionne les limites cinématographiques du genre.
Opération Finale, Chris Weitz, sorti en 2018. Traque de Eichmann par le Mossad à Buenos Aires.
Une vie, James Hawes, 2023. Regard sur le destin extraordinaire de Nicholas Winton, qui a été surnommé le « Schindler britannique ». Outre son action pour sauver des Juifs à la veille de la guerre, ce film est une très belle porte d’entrée pour travailler la question des mémoires, de la transmission.
*Cas spécifique du cinéma français
La bataille du rail, René Clément, 1946. La mémoire largement occulté de la Shoah, la glorification des résistants.
Le vieil homme et l’enfant, Claude Berri, 1966. Évocation claire des tourments qui accablent les Juifs durant l’occupation.
Les violons du bal, 1974, Michel Drach. La construction d’une mémoire de la guerre, par un juif qui narre son enfance.
Les guichets du Louvre, 1974, Michel Mitrani. Une histoire d’amour tragique sur fond de collaboration et de chasse aux Juifs.
Monsieur Klein, 1976, Joseph Losey et Alain Delon dans l’un de ses plus grands rôles. La traque des Juifs, sous l’occupation.
La rafle, Roselyne Bosch, 2010. La rafle du Vel d’Hiv, enfin.
Documentaires
14-18, la grande guerre en couleur, Isabelle Clarke et Daniel Costelle, 2014. Pour le centenaire, travail intéressant pour aborder la question des causes.
Algérie en flammes, René Vautier, 1958. Documentaire victime de censure dès sa sortie, donc document précieux.
Octobre à Paris est un documentaire de Jacques Panijel réalisé en 1962 et consacré au massacre du 17 octobre 1961
La Guerre sans Nom, Bertrand Tavernier, 1992. Documentaire très efficace sur la guerre d’Algérie.
Ne nous racontez plus d’histoires est un film réalisé par Carole Filiu-Mouhali et Ferhat Mouhali, 2020. Essentiel pour les mémoires plurielles de la guerre d’Algérie.
Bosnie-Herzégovine, une paix si fragile, Pierre-Olivier François, 2023. Les blessures béantes en Bosnie, et les risques pour l’avenir d’un embrasement.
La justice des hommes, Jean-Xavier de Lestrade, 2002. Le travail des avocats d’hommes qui sont accusés d’avoir participé au génocide. Puissant pour creuser la question de la justice locale.
La trilogie des gacaca, Anne Aghion, 2002-2009. Série documentaire sur le génocide des Tutsis qui, comme l’indique le titre, fonctionne pleinement pour le jalon.
Après, un voyage dans le Rwanda est un documentaire français réalisé par Denis Gheerbrant, en 2005. Permet de travailler la question des mémoires et la reconstruction d’une nation après le génocide, de mesurer le poids des gacaca de façon plus indirecte que le travail de Anne Aghion.
Nuit et brouillard, 1956, Alain Resnais. Classique du genre.
Chagrin et la pitié, Marcel Ophüls, 1969. Le résistancialisme des années de Gaulle petit à petit remis en question.
Shoah, Claude Lanzmann, 1985, un film qui conjugue témoignages et images d’archives sur l’Holocauste. Le grand classique.
Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures de Claude Lanzmann de 2001. Pour mettre en perspective les deux films sur le sujet cités plus haut.
Le procès d’Adolf Eichman, Michaël Prazan, 2018. Disponible sur Netflix, revient sur ce moment clé de la justice des crimes de guerre.
Séries
Les Têtes brûlées (Baa Baa Black Sheep puis Black Sheep Squadron) est une série télévisée américaine comportant un pilote de 94 minutes et trente-cinq épisodes de 47 minutes, 1976-1978. Stephen J. Cannell et Robert Conrad, avec l’aide du véritable Greg Papy Boyington, offrent ici une relecture de la guerre du Pacifique, dans un contexte post guerre du Vietnam, propice à une vision moins manichéenne de ce théâtre d’opération.
Frères d’armes (Band of Brothers) est une mini-série américano-britannique, en dix épisodes d’environ une heure chacun, créée par Tom Hanks et Steven Spielberg en 2001. Toujours essentiel pour aborder la question du débarquement en Normandie et ses suites jusqu’à la fin de la guerre. Suite en quelque sorte du travail commencé avec Il faut sauver le soldat Ryan en 1998.
The Pacific, 2010, toujours produite par le duo Hanks / Spielberg. Permet véritablement de relire, sous tous ses aspects, la guerre dans le Pacifique, dans la droite ligne de Mémoires de nos pères, réalisés par Clint Eastwood en 2006.
Unsere Mütter, unsere Väter (Generation war), Stefan Kolditz, 2013. Le titre de la série est largement meilleur en allemand : « nos mères, nos pères ». La jeunesse allemande fracassée par la guerre, sous tous ses aspects. Travail essentiel pour comprendre la reconstruction mémorielle d’un peuple. En 3 épisodes d’1h30.
Das Boot, Tony Saint et Johannes W. Betz, 2018. En quatre saisons, cette production internationale, la France par exemple y participe pour les premières saisons, permet de compléter l’approche initiée par Wolfgang Petersen en 1981 (film cultissime Das Boot) et le travail de Stefan Kolditz.
Shadowplay (The Defeated), est une mini-série franco-germano-canadienne de huit épisodes créée par Måns Mårlind en 2020. Excellent travail pour mettre en perspective, dans un contexte de Guerre froide qui s’installe, le jugement, ou non, des criminels de guerre nazis.
Holocauste (Holocaust) est une mini-série américaine en quatre épisodes de 89 à 135 minutes réalisée par Marvin Chomsky en 1978. Décisif pour faire entrer définitivement la question de la Shoah sur le petit écran alors que se profilent les années 80.
Thème 4: identifier, protéger et valoriser le patrimoine : enjeux géopolitiques
Contrairement aux précédents et aux deux derniers thèmes, celui-ci est celui qui me semble le moins ouvert à l’exploitation de films ou séries. Il y a néanmoins quelques pistes …
Films
Indiana Jones et la dernière croisade, Steven Spielberg, 1989. Ah, Venise …. Extrait pour introduire le patrimoine de Venise. De façon globale il est possible d’exploiter de nombreux extraits des différents films, en posant la question d’Indiana Jones, pilleur ou héros sauvegardant le patrimoine. C’est le cas d’échanges quand il est dans l’université, et dans le Crâne de Cristal les extraterrestres sont présentés comme des collectionneurs de patrimoine humain.
Monuments Men, George Clooney, 2014. Sauver le patrimoine des griffes nazies. Exploitable par extraits.
La femme au tableau Simon Curtis, 2015. Une réflexion sur la préservation d’un patrimoine familial dérobé lors de la Seconde Guerre mondiale. Peut fonctionner aussi avec le thème sur les mémoires, pour la question des crimes contre les Juifs.
*Des visions de Versailles
Ridicule, Patrice Leconte, 1995. Une vision française de ce lieu patrimonial.
Marie-Antoinette, Sofia Coppola, 2005. Une vision anglo-saxonne du même lieu.
Timbuktu, Abderrahmane Sissako, 2015. Le meilleur film pour aborder la question d’un patrimoine menacé par les extrémistes, ici les islamistes.
Germinal, Claude Berri, 1992. Le patrimoine du Nord pas de Calais.
*Un focus sur un patrimoine non traité en jalon : le patrimoine des amérindiens
Danse avec les loups, Kevin Costner et Kevin Reynolds, 1990. Retrouver le patrimoine des Indiens d’Amérique.
Killers of the flower moon, Martin Scorsese, 2023. Une autre lecture de cet héritage patrimonial.
Ratatouille, Brad Bird, 2007. Ce film d’animation de PIXAR permet de mesurer le poids décisif de la gastronomie française dans notre patrimoine, et son rayonnement mondial. Approche inattendue, mais pertinente.
Délicieux, Eric Besnard, Nicolas Boukhrief, 2021. Le premier restaurant, à la veille de la Révolution française !
Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan et Les Trois Mousquetaires: Milady, 2023, Martin Bourboulon. Plus que l’histoire, ce sont ici les lieux de tournage qui sont à mettre en valeur comme une mise ne avant du patrimoine français. Le choix est quasi militant de la part de l’équipe du film.
Documentaires
500 nations, Kévin Costner, 1995. Une étude des différentes nations amérindiennes et de leur effondrement face aux envahisseurs européens. Utile pour travailler avec les films proposés dans l’étude de cas consacrée aux Indiens d’Amérique.
Le Plus Beau Pays du Monde, 2013, Frédéric Fougea. Tout est dans le titre, valorisation du patrimoine naturel français. Peut faire le lien avec le thème sur l’environnement.
Merveilles de l’Unesco, 2020. Une série documentaire de 6×52′ diffusée sur Disney +. Réalisée par Luca Bergamaschi. L’UNESCO au service du patrimoine mondial.
Séries
Versailles, 2015-2018, Simon Mirren et David Wolstencroft. La dimension patrimoniale mondiale de Versailles à travers cette série qui permet surtout de mesure le poids, l’influence de Versailles dans le Soft Power français.
Les gouttes de Dieu, Quoc Dang Tran, 2023. D’après le manga « Les Gouttes de Dieu« , de Tadashi Agi et Shu Okimoto, cette série disponible sur Apple TV+ permet une nouvelle fois de se rendre compte de l’importance, à l’étranger, du patrimoine gastronomique français.
Thème 5 : l’environnement, entre exploitation et protection : un enjeu planétaire
Le champ est ici beaucoup plus large que le précédent thème que le patrimoine. Il est possible d’avoir des approches multiples, incluant par exemple des œuvres de Pop Culture, à l’image de Godzilla et de nombreux films de SF.
Films
Exploiter, préserver, protéger
Silent Running, 1972, Douglas Trumbull. Dans le futur l’homme a détruit la Terre par ses activités. Ne restent de la nature que des vaisseaux en guise de serres, qui gravitent autour de Saturne. Au cœur des années 70, la problématique écologique.
Soleil Vert, Richard Fleischer, 1973. Surpopulation, épuisement des ressources, société en proie aux troubles … un classique, plus connu que Silent Running, toujours aussi puissant.
Blade Runner 2049, Denis Villeneuve, 2017. Exploitable pour les ciels oranges qui sont devenus d’actualité, et pour, comme le premier de Ridley Scott, cette plongée dans un futur où les activités humaines ont détruit l’écosystème actuel.
La forêt oubliée, Köhei Oguri, 2005. Les habitants d’une petite ville montagneuse découvrent une forêt préservée après l’effondrement d’un pan de montagne. Vision nippone d’une nature idéalisée à préserver.
Les algues vertes, Pierre Jolivet, 2023. À travers le cas breton, la question de la surexploitation de l’environnement pour des raisons strictement économiques, au détriment de la nature, de la santé. Tout à fait exploitable aussi pour le travail sur le journalisme (HGGSP Première thème des médias OU EMC).
Le changement climatique : approches historique et géopolitique
Le jour d’après, Roland Emmerich, 2004. Excellent divertissement qui permet de poser la question des solidarités mondiales, nos vulnérabilités, l’effondrement brutal d’un système et, surtout, de poser une question centrale : peut-on brûler la bible pour se chauffer ?
Snowpiercer, Le Transperceneige, Bong Joon Ho, 2013. Adaptation libre de la BD géniale de Jean-Marc Rochette et Jacques Lob. L’humanité confrontée à un hiver sans fin, confinée dans un train qui ne peut s’arrêter et reproduit les inégalités sociales.
Interstellar, 2014, Christopher Nolan. Le changement climatique nous pousse à quitter la Terre. Le souvenir des dust bowl est particulièrement saisissant et exploitable ici. Bien entendu film qui fonctionne aussi très bien avec le premier thème.
Geostorm, Dean Devlin, 2017. L’homme veut dompter le climat et met en place pour se faire une ceinture de satellites. Au début, ça fonctionne …. Très bien pour questionner la dimension géopolitique face au bouleversement climatique.
Godzilla 2, roi des monstres, Michael Dougherty, 2019. Le réveil, par des extrémistes écologistes soucieux du dérèglement climatique et des bouleversements liés aux activités humaines, de monstres que seul Godzilla pourra affronter. Le terrorisme écologique est ici une porte d’entrée fort stimulante.
Hell, Tim Fehlbaum, 2011. Un bouleversement climatique brutal, par rayonnement solaire massif, vu de l’Allemagne. Film qui change de la vision strictement hollywoodienne.
Don’t Look Up, Adam McKay, 2021. Par la comédie poser les enjeux du bouleversement climatique et de l’incapacité à y faire vraiment face. Jouissif.
Les États-Unis et la question environnementale : tensions et contrastes.
Easy Rider, Dennis Hopper, 1969. La nature, les grands espaces, la liberté et les Harley Davidson. Le grand écart de la génération Hippie.
Into the Wild, Sean Penn, 2007. La Wilderness dans toute sa splendeur.
Erin Brockovich, Steven Soderbergh, 2000. Sur un combat contre la pollution des eaux potables en Californie.
Promised Land, Gus Van Sant, 2013. En toile de fond l’exploitation des gaz de shiste.
Dark Waters , Todd Haynes, 2019. Histoire vraie de l’avocat Robert Bilott qui a dénoncé les pratiques toxiques de l’entreprise chimique DuPont. Se rapproche du film de Soderbergh quant au propos global et à la question des procès.
Documentaires
Une vérité qui dérange, Davis Guggenheim, 2006. Film sur le réchauffement climatique, appuyé sur une présentation multimedia d’Al Gore ex vice président des États-Unis.
Une suite qui dérange, le temps de l’action, Davis Guggenheim, 2017. La suite qui permet de montrer les limites de ces films pour faire changer les choses…
Le Temps des forêts, François-Xavier Drouet, 2018. La forêt exploitée.
Home, Yann Arthus-Bertrand, 2009. Plusieurs extraits sont aisément exploitables avec des élèves pour illustrer le poids des activités humaines sur l’environnement.
Tambora, l’éruption qui a changé le monde, Elmar Bartlmae, 2022. Un changement climatique brutal, et ses conséquences vérifiées.
Inondations : une menace planétaire, Marie Mandy, Nicolas Koutsikas, Marie Mandy, Emeraude Zervoudis, 2015. Mise en garde sur les conséquences d’une montée généralisée des eaux.
Avant le déluge (Before the Flood), Fisher Stevens et notamment Leonardo DiCaprio, 2016. Les stars de Hollywood se mobilisent pour sensibiliser aux questions environnementales.
Years of Living Dangerously, James Cameron, Arnold Schwarzenegger, Joel Bach et David Gelbe, 2014-2016. Exactement la même approche que le travail de DiCaprio.
Demain, Cyril Dion et Mélanie Laurent, 2015. Une approche française de la question environnementale. Beaucoup plus optimiste.
Les pieds sur Terre avec Zac Efron, Netflix, 2020. Version australienne des approches hollywoodiennes avec une recette simple : prendre une star pour sensibiliser sur la cause environnementale.
La guerre de l’info sur le climat, 2024, Complément d’enquête sur France 2. La question des l’exploitation du web, des réseaux sociaux notamment, par les défenseurs de la cause environnementale et par les climatosceptiques.
Séries
Snowpiercer, Le Transperceneige, Josh Friedman et Graeme Manson, 2020-2022. Même approche que le film de Bong Joon Ho, mais en quatre saisons.
La Frontière verte, Diego Ramírez Schrempp, Mauricio Leiva-Cock et Jenny Ceballos, 2019. Diffusée sur Neflix cette série colombienne pose la question de la surexploitation de la forêt amazonienne.
D’argent et de sang, Xavier Giannoli, 2023. Adaptée du livre du même nom publié en 2018 par Fabrice Arfi, cette série permet de réfléchir aux errements spéculatifs des taxes carbones.
Thème 6 : l’enjeu de la connaissance
Thème très propice aux biopics, mais pas que. SF aussi, espionnage, cyberespace … la matière est très éclectique. Il devrait donc y en avoir pour tous les goûts.
Films
*Regards de SF sur la connaissance
Fahrenheit 451, François Truffaut, 1966. Adaptation du roman de Ray Bradbury. Ce classique permet de mettre en avant la connaissance et les enjeux politiques de son contrôle.
Fahrenheit 451, Ramin Bahrani, 2018. Même approche avec cette fois-ci, et c’est fort heureux, l’intégration du numérique comme enjeu central de la diffusion de la connaissance. Passe mieux que le film de Truffaut auprès des élèves, ce dernier ayant objectivement assez mal vieilli.
Le passeur, Phillip Noyce, 2014. Là aussi adaptation d’un roman, cette fois-ci de Lois Lowry, publié en 1993. Les mêmes thématiques de contrôle de la connaissance s’y retrouvent.
Produire et diffuser des connaissances
Le Nom de la rose, Jean-Jacques Annaud, 1986. Adaptation du roman du même nom de l’écrivain Umberto Eco, paru en 1980. La connaissance contrôlée par l’Église. Poids décisif des bibliothèques.
Agora, Alejandro Amenábar, 2009. La figure d’Hypathie, grande scientifique de l’antiquité tardive, confrontée à la montée de l’extrémisme religieux, ici le christianisme alexandrin, entre la fin du IV et le début du Vè siècles. Une figure féminine autre que l’iconique Marie Curie.
Imitation Game, Morten Tyldum, 2014. Produire de la connaissance en temps de guerre à travers la vie et le destin incroyable de Alan Turing. Communauté scientifique, place des femmes, espionnage, course technologique.
Radioactive, Marjane Satrapi, 2019. Biopic de Marie Curie : place des femmes dans la recherche, communauté scientifique, poids de la science face au politique, à la guerre, recherche sur la radioactivité pour le bien et le malheur de l’humanité.
Oppenheimer, Christopher Nolan, 2023. Le génie, la guerre, la course à la bombe, tout y est. Avec en bonus une réflexion sur l’espionnage, la Guerre froide naissante.
Le Cahier (بودا از شرم فرو ریخت ; Buda azsharm foru rikht), Hana Makhmalbaf, 2007. Film iranien qui permet en autres choses d’aborder l’accès à la connaissance pour les filles en Afghanistan.
La connaissance, enjeu politique et géopolitique
Le champ des films d’espionnage est immense. La liste proposée ici est donc nécessairement réduite à quelques cas précis pour aborder le mythe de l’espion, et le confronter à la réalité, pendant et après la Guerre froide.
Bons baisers de Russie, 1963, Terence Young. Pour un James Bond icône de la guerre froide.
L’espion qui venait du froid, 1965, Martin Ritt. Adapté du roman d’espionnage de l’auteur britannique John le Carré publié en 1963, ce film est l’anti James Bond et propose une vision réaliste de la Guerre froide et de l’espionnage.
La lettre du Kremlin, 1970, John Huston. La coopération entre les deux superpuissances, en pleine Guerre froide. Une autre facette du travail des espions.
Les trois jours du condor, 1975, Sydney Pollack. L’espionnage de sa propre population à des fins politiques. Éblouissant.
Osterman week-end, Sam Peckinpah, 1983. Les espions, de simples pions que l’on jette.
Firefox l’arme absolue, 1982, Clint Eastwood. Dans le contexte du Missile Gap, la course à la technologie avec le fantasme d’une URSS largement en avance, poussant les USA à voler des découvertes cruciales. Dans la même optique on retrouve À la poursuite d’octobre rouge de John McTiernan.
La Mémoire dans la peau (The Bourne Identity), Doug Liman, 2002. Premier de la série des Jason Bourne, montre un espion qui est devenu un tueur, l’exploitation du cyber pour tout surveiller, contrôle, dans un contexte post 11 septembre 2001 propice à toutes les théories du complot. L’influence de cette approche sera telle que James Bond, incarné par Daniel Craig ressemble plus à Bourne qu’à 007.
Le pont des espions, 2015, Steven Spielberg. L’espionnage en pleine Guerre froide, sous le regard rigoureux du professeur d’histoire préféré des Américains.
Le cyberespace : conflictualité et coopération entre les acteurs
Je ne mets pas Ghost in the Shell, Strange days, Dark City ou Matrix. Ils sont capitaux pour la dimension cyberpunk héritée du génial William Gibson et son Neuromancien, mais je me suis focalisé sur des approches plus réalistes.
Wargames, 1983, John Badham. Le cyber un espace en gestation dans les années 80 mais, déjà, la crainte d’un piratage catastrophique en plein Guerre froide.
Traque sur Internet, Irwin Winkler, 1995. Le web se diffuse et la crainte d’usurpations d’identités grandit. Avec le recul ce petit film annonce bien des choses actuelles.
Ennemi d’État, 1998, Tony Scott. Snowden avant Snowden ou l’espionnage tous azimuts grâce au cyber.
Snowden, Oliver Stone, 2016. Biopic sur le plus célèbre des lanceurs d’alerte. Très bon film, aisé à exploiter.
Documentaires
1983, Au bord de l’apocalypse, Henry Chancellor, 2007. Retour sur une des crises majeures du Missile Gap des années 80, avec la mise en perspective du rôle essentiel du renseignement.
Derrière nos écrans de fumée, Jeff Orlowski, 2020. Excellente mise en perspective des enjeux sociétaux et politiques du Cyber.
Séries
Chapeau melon et bottes de cuir, Sydney Newman et Leonard White, 1961-1969. Les fantasmes des espions britanniques en pleine Guerre froide. Culte.
Mission impossible, Bruce Geller et Barry Crane, 1966-1973, en quelques sortes le pendant hollywoodien à l’œuvre de Newman et White. Tout aussi culte.
24 heures Chrono (24), Joel Surnow et Robert Cochran, 2001 (novembre donc tourné au moment du 11/09) – 2010. Série importantissime pour comprendre la relation des citoyens américains à l’espionnage dans un contexte de lutte contre le terrorisme. Tout y est, torture, espionnage des citoyens, contestation politique, du droit etc. Il se murmure même que le président Palmer aurait ouvert la voie à l’élection de Barak Obama.
Homeland, Howard Gordon et Alex Gansa, 2011-2020. Adaptation très libre de la série télévisée israélienne Hatufim (en hébreu : « Enlevés »), créée par Gideon Raff. Complète totalement la série 24, avec une dimension géopolitique encore plus dense. Le rôle de la CIA est central dans cette perspective.
The American, Joe Weisberg, 2013 – 2018. Ancien agent de la CIA, Joe Weisberg propose une plongée fascinante dans l’espionnage soviétique, aux USA, durant les années 1980. Une série absolument brillante.
Deutschland 83, Anna Winger et Jörg Winger, 2016-2020. Déclinée en 3 parties, 83-86-89, cette série allemande permet de suivre l’espionnage est-allemand confronté aux services de l’OTAN, alors que le rideau de fer s’effrite et que l’Est communiste fini par s’effondrer. Un autre regard, jouissif, sur cette période.
Le bureau des légendes, 2015-2020, Éric Rochant. Plongée dans les services de la DGSE avec Malotru, Moule à gaufres, Socrate, Phénomène, sur les traces des terroristes, des agents du Mossad, de la CIA, du GRU, des services iraniens. Brillant.
Jack Ryan, Tom Clancy, Carlton Cuse et Graham Roland, 2018 – 2023. Diffusée sur Prime Video cette série remet sur le devant de la scène un héros, analyste, né durant la Guerre froide et confronté aux nouvelles logiques géopolitiques du monde.
Téhéran, Moshe Zonder et Omri Shenhar, 2020. La série porte sur le conflit israélo-iranien et permet dans ce sens d’avoir un autre regard que celui des Occidentaux. Très bonne qui aborde entre autre la course au nucléaire.
Mr.Robot : Sam Esmail, 2015-2019. Exploration du monde du cyber et de ses implications à tous les niveaux pour le pouvoir, la démocratie, les rapports de puissance, le poids des GAFAM.
Westworld, Jonathan Nolan et Lisa Joy, 2016-2022. Les problèmes de cybersécurité sont abordés à travers à travers science-fiction et western. IA au cœur des réflexions, de ce cyber aussi envoutant qu’inquiétant.
The Big Bang Theory, série télé de Chuck Lorre, 2007-2019. La version soft du cyber.