L’armée des ombres

Avec le découpage des séquences, minuté, du film de Melville.
Des références au livre de Joseph Kessel.

Le document PDF joint comprend quelques liens vers un choix de sites utiles

Année : 1969

Pays : France, Italie

Réalisé par : Jean-Pierre Melville

Avec : Lino Ventura, Paul Meurisse, Jean-Pierre Cassel, Simone Signoret, Claude Mann, Paul Crauchet, Christian Barbier, Serge Reggiani, André Dewavrin, Alain Dekok, Alain Mottet, Alain Libolt, Jean-Marie Robain, Albert Michel, Denis Sadier

Montage : Françoise Bonnot

Photographie : Pierre Lhomme, Walter Wottitz

Scénario : Joseph Kessel, Jean-Pierre Melville

Musique : Éric Demarsan

Costumes : Colette Baudot

Maquillage : Maud Begon

Décorateur de plateau : Théobald Meurisse

Studios de production : Les Films Corona, Fono Roma

2 exercices supplémentaires liés au film

http://www.cinehig.clionautes.org/spip.php?article102

http://www.cinehig.clionautes.org/spip.php?article143

L’armée des ombres

La France en guerre : les Résistances.

Travail en groupes sur un extrait d’un film de J.P Melville, L’armée des Ombres, 1969.

L’extrait du film projeté est celui allant de la rencontre entre Jean-François et Félix à Marseille à la cérémonie à Londres avec le général de Gaulle.

QUESTIONS

Thème 1 : La résistance intérieure

– Enumérez les lieux où agissent les résistants français dans l’extrait en différenciant ceux qui se trouvent en zone libre et ceux qui se trouvent en zone occupée.
– Quelles sont les deux missions confiées à Jean-François ? Pourquoi sa première mission est-elle dangereuse ? Qui peut l’arrêter ? Qui sont les personnes qu’il doit aider à quitter le sol français lors de sa deuxième mission ?
– Répertoriez tous les résistants agissant sur le sol français dans cet extrait. Montrez par un schéma en forme de pyramide que la Résistance française est hiérarchisée.
– Montrez que dans leurs relations ces Résistants sont obsédés par le culte du secret. Pourquoi ?
– Quel personnage constitue le trait d’union entre la Résistance intérieure et la Résistance extérieure ? Justifiez. Quel personnage historique rappelle-t-il ?
– Lors de la scène de la fuite en sous-marin, il est fait allusion indirectement à la politique de Collaboration du régime de Vichy : tentez de retrouver cette allusion.

Thème 2 : La résistance extérieure

– Quels sont les personnages incarnant la Résistance extérieure française à Londres ?
– Quels moyens la France libre installée à Londres utilise-t-elle pour aider les Résistants qui combattent en France ?
– Dans le décor du bureau de l’attaché du général de Gaulle, il y a une allusion à un événement historique précis : lequel ? Datez et expliquez.
– A quelle difficulté se heurte le général de Gaulle pour organiser la résistance française depuis Londres ?

Thème 3 : Les conditions de vie pendant l’Occupation

– Quelle allusion fait référence à la difficulté de se déplacer pendant l’Occupation en France ?
– Quelles pénuries (manques) subissent les Français pendant l’Occupation ? Justifiez. Quelle solution existe-t-il pour les atténuer ?
– Que reproche Jean-François Jardie à son frère Luc ? Comment l’appelle-t-il ? Pourquoi ?

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Le scénario, la distribution et le témoignage du réalisateur

Source : site Internet monsieur.cinema.com

Octobre 1942.  » Ingénieur distingué des Ponts et Chaussées, soupçonné de pensée gaulliste, semblant jouir d’une certaine influence « , Philippe Gerbier (Lino VENTURA) est interné dans un camp français puis transféré au quartier général de la Gestapo de l’hôtel Majestic à Paris. Il s’en évade en tuant une sentinelle. A Marseille, il est chargé avec Félix (Paul CRAUCHET) et Le Bison (Christian BARBIER) d’exécuter Doinot, qui les a trahis. Jean-François (Jean-Pierre CASSEL), un ancien copain de régiment de Félix, entre dans le réseau et réussit sa première mission : livrer un poste émetteur à Mathilde (Simone SIGNORET), membre du réseau de Paris. Il en profite pour rendre visite à son frère, Luc Jardie, grand bourgeois rêveur. Gerbier, qui se cache à Lyon sous le nom de Roussel, organise l’embarquement de huit personnes à bord d’un sous-marin pour l’Angleterre ; parmi eux, Luc Jardie (Paul MEURISSE). Pendant ce temps, Félix, arrêté par la Gestapo lyonnaise, est torturé. Mathilde, grâce à un astucieux stratagème, réussit à s’introduire, avec Le Bison et Le Masque (Claude MANN), dans le Q.G. de la Gestapo. Hélas, il est trop tard : Félix est mourant. Jean-François, qui s’était fait arrêter volontairement pour prévenir Félix, est lui aussi torturé. Gerbier, arrêté au cours d’une rafle, est condamné à mort. Mathilde réussira à le sauver in extremis. Alors qu’il se fait oublier dans une planque, Jardie lui annonce l’arrestation de Mathilde ; elle avait commis la faute de garder sur elle la photo de sa fille, qu’elle adore ; aussi les Allemands en font-ils un moyen de pression. Prétendant reprendre des contacts, Mathilde est relâchée. Jardie démontre qu’il n’y a qu’une seule solution – la tuer – et va même jusqu’à prouver que c’est elle-même qui le demande. Dans une rue proche de l’Étoile, elle s’effondrera sous les balles du Bison. Ni Jardie, ni Gerbier, ni Le Bison, ni Le Masque ne verront la fin de la guerre…

Jean-Pierre Melville consacra trois films à la vie des Français sous l’Occupation (période qu’il connaissait bien pour l’avoir vécue dans la Résistance): LE SILENCE DE LA MER (1949), LÉON MORIN, PRÊTRE (1961), L’ARMEE DES OMBRES (1969). Kessel publia son livre en 1943, Melville dès cette époque rêva de le porter à l’écran. A propos de ce film, Melville déclara :  » Je l’ai porté en moi 25 ans et 14 mois exactement. Il fallait que je le fasse et que je le fasse maintenant, complètement dépassionné, sans le moindre relent de cocorico. C’est un morceau de ma mémoire, de ma chair ».

A propos de l'auteur

Gilles Sabatier

Professeur d'histoire-géographie Lycée François Mauriac-Forez Andrézieux-Bouthéon (Loire)

L’armée des ombres

Pistes pour utiliser « l’arméee des ombres » de JP Melville. Par Philippe Briat.
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L’armée des ombres est un film de Jean-Pierre Melville, 1969, durée 2h20.

Résumé et personnages

Résumé

Octobre 1942 : Philippe Gerbier est interné dans un camp français en zone libre, suite à ses activités dans la Résistance. Des agents de la Gestapo viennent le chercher pour le transférer au siège parisien de celle-ci, l’Hôtel Majestic. Il s’en évade et rejoint les membres de son réseau à Marseille. Avec deux de ses camarades, Félix et Le Masque, il exécute celui qui l’a dénoncé.

Jean-François, un camarade de régiment de Félix se joint au réseau. Il est chargé de faire passer à Paris, en zone occupée, des postes radio à Mathilde. A l’occasion d’une de ses livraisons, il en profite pour rendre visite à son frère, Luc Jardie, dont il ignore qu’il est le chef de son réseau de résistance.
Félix est arrêté. Mathilde est décidée à l’arracher à la Gestapo. Avec Le Masque et Le Bison, ils s’introduisent, déguisés en infirmiers allemands, dans l’Ecole de Santé Militaire de Lyon où Félix est détenu. Jean-François s’était fait arrêter volontairement afin de faciliter l’opération. Son sacrîfice est inutile, Félix est déclaré intransportable par le médecin de la prison.
Gerbier est à son tour arrêté par hasard lors d’une rafle de la milice française. Grâce à une opération minutieusement organisée par Mathilde, le réseau parvient à le faire évader. Il passe plusieurs semaines isolé dans une maison de campagne afin de soigner ses blessures et d’attendre que les recherches s’atténuent.

Pendant ce temps, Mathilde est arrêtée. Ses convictions religieuses l’empêchent de se suicider. Pour la forcer à parler, les Allemands menacent de s’en prendre à sa fille. Elle risque de dénoncer le réseau. Gerbier et Jardie décident de l’exécuter.

Personnages principaux

– Philippe Gerbier (Lino Ventura)
– Luc Jardie (Paul Meurisse)
– Mathilde (Simone Signoret)
– Jean-François (Jean-Pierre Cassel)
– Le Masque (Claude Mann)
– Le Bison (Christian Barbier)

Intérêt pédagogique du film

– ce film est en rapport avec le programme d’histoire des classes de Terminale des serres générales 2-1 L’Europe et la France dans la guerre (« … on analysera les formes de l’occupation, les collaborations, les résistances. » B. 0. n°12, 29juin 1995).

– ainsi le film aborde les aspects suivants du programme

  • l’organisation d’un réseau de résistance: clandestinité, cloisonnement, double vie… mais on ne voit ici qu’un réseau urbain. Les maquis, qui mènent une action de guérilla contre l’occupant n’apparaissent pas,
  • les actions d’un réseau de résistance : renseignement pour le compte des Alliés, aide aux aviateurs alliés abattus…
  • les motivations des résistants : elles n’apparaissent que partiellement dans le film lors du dialogue entre Félix et Jean-François : refus viscéral de la présence allemande, goût du risque…

– de manière plus allusive on peut aussi y trouver certains aspects de l’occupation :

  • les restrictions de circulations et l’aspect policier de l’occupation: poste frontière sur la ligne de démarcation, contrôle de la police allemande à la descente du train à Paris, nécessité d’avoir une autorisation pour circuler librement (ausweiss)
  • les difficultés de ravitaillement et les moyens mis en oeuvre pour y faire face : déplacements à la campagne, marché noir (gendarmes qui se rendent dans une ferme lors du transfert de Ph.Gerbier, contrôle de la police dans le métro pour traquer le marché noir) ou… accommodements avec la faim et le froid (L.Jardie qui réduit sa consommation de charbon et mange des rutabagas) l’engagement de fait de l’administration française dans la répression à l’encontre de juifs, des étrangers et des résistants : camp d’internement en zone sud, géré par l’administration et la gendarmerie française qui remettent Ph.Gerbier à la Gestapo, action de la milice (contrôle dans le restaurant où est arrêté Ph.Gerbier, à Lyon)
  • l’aide apportée à la résistance par une partie de la population (le coiffeur qui donne un pardessus à Ph.Gerbier en fuite, la famille de fermiers qui héberge des aviateurs alliés en attente de départ pour Londres, le douanier complice)

Propositions d’utilisation

Projection du film aux élèves : 3 heures (trajet + projection).

Travail des élèves sur fiche. Certaines questions de la fiche trouvent leurs réponses dans le film. Pour répondre aux autres, une recherche limitée au CDI s’impose qui peut donner lieu à un travail en groupe (consultation de manuels voire de revues ou d’ouvrages) . On peut envisager une recherche par Intemet (voir fiche).

Correction et réponses aux éventuelles questions en classes (1/2 heure à 1 heure) Il est possible de ramasser un certain nombre de fiches qui seront notées et/ou de prévoir une présentation orale de quelques minutes pour chaque groupe ayant fait des recherches.

Bibliographie sommaire

Pour des raisons de commodité d’accès, cette bibliographie ne comporte que des articles récents de la revue Histoire. Il existe bien entendu de nombreux autres ouvrages utilisables

– AZEMA Jean-Pierre, « Pourquoi devient-on résistant ? », L’Histoire n°129, janvier 1990, pp. 122-128.
– BEDARIDA François, « Les résistants allemands ». L’Histoire n)118, janvier 1989, pp. 128-136.
– BERLIERE Jean-Marc, « La police parisienne change de camp », L’Histoire n°179, juillet/août 1994, pp. 1824.
– DURAND Yves, « STO : Vichy au service de l’Allemagne », L’Histoire n°167, juin 1993, pp. 14-24.
– LAGROU Pieter, «Yougoslavie, Pays-Bas, France.., Comparaison européennes », L’Histoire n’233, juin 1999, pp.51-54.
– PESCHANSKI Denis, « Les camps français d’internement », L’Histoire n°l29, janvier 1990, pp. 104-110. ROVAN Joseph, « Des Allemands contre Hitler ». L’Histoire n°l71, novembre 1993, pp. 22-26.
– SEMELIN Jean-Jacques, « Belgique, Pays-Bas, Danemark : l’héroïsme au quotidien », L’Histoire n°l71, novembre 1993, pp. 16-22.
– WERTH Nicolas, « La vraie Guerre des partisans russes », L’Histoire n°l71, novembre 1993, pp.26-34
– WIEVIORKA Olivier, « La fin des héros », L’Histoire n°171, novembre 1993, pp. 34-43.

Questionnaire élèves

– En utilisant le film L’armée des ombres, répondez aux questions suivantes

  1. Pourquoi devient-on résistant ?
  1. Quelles sont les actions des résistants ?
  1. Comment sont organisés les résistants ? Comment vivent-ils ?

– Le film, ne montre pas tous les aspects de la Résistance durant la 2e Guerre Mondiale. Il ne permet donc de répondre que partiellement aux questions ci-dessus. Pour compléter vos réponses, recherchez des informations au CDI. (utilisez différents manuels de Terminale et éventuellement la revue « L’Histoire »).

– Le film aborde un certain nombre d’aspects de la vie sous l’occupation:

  • l’aspect policier de l’occupation
  • les difficultés de ravitaillement
  • l’attitude de l’administration française
  • l’attitude de la population

Pour chacun de ces aspects, relevez brièvement la vision montrée par le film et complétez-là si besoin.

– Le film ne permet pas de connaître la situation dans les autres pays occupés (similitudes et différences avec ce qui se passe en France). En quelques lignes relevez les similitudes et ces différences éventuelles.

Prolongement possible : recherche d’informations complémentaires par Internet

– présentation brève de ce qu’est Internet. Le WEB, une partie d’Internet.

– présentation d’un annuaire (Yahoo) et d’un moteur de recherche (Google) et des 2 modes de recherche possibles : par mots clés ou par arborescence thématique

– les problèmes rencontrés

  • choix des mots-clés
  • polysémie de certains mots (exemple le mot « résistance » renvoie à la 2e Guerre Mondiale mais aussi à la résistance des matériaux… !)

– montrer aux élèves l’indispensable attention à la provenance de l’information. N’importe qui peut installer un site WEB, y compris pour le sujet qui nous concerne ici, un groupe négationniste.

A propos de l'auteur

Jean-Pierre Meyniac

J'enseigne au lycée Marie Curie d'Echirolles, près de Grenoble. Passionné de cinéma, j'anime ce site depuis sa création.

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