Niveau : 6ème
Jerzy Kawalerowicz est un réalisateur et scénariste polonais qui adapte le roman de Boleslaw Prus, « Le pharaon » (1897).
Il évoque dans ce film de la vie de Ramsès XIII (Fin de la XXe Dyn. vers 1085 av J-C). Le pharaon prend le pouvoir à la suite de son père dans une époque difficile : la population est appauvrie,le système administratif en décadence, l’armée en révolte et une caste de grands prêtres puissants. En outre, l’envahisseur menace les terres égyptiennes..
Le film sorti en 1965 est un pur produit de la vague et vogue péplum qui déferle dans les salles obscures des quartiers. Tous les ingrégients du genre y sont présents : Antiquité, réalisateur inconnu, décors exotiques, costumes courts, erostisme diffus et intrigue amoureuse, manichéisme, anachronismes..
Pourtant la multiplicité des personnages, la réflexion, la complexité des sentiments ou la fable politique constituent un véritable film d’auteur. Aussi la véracité de la reconstitution historique place ce film largement au-dessus des autres peplums plus ou moins fantaisistes des années 1950-1960 : il peut donc être largement étudié en classe.
En effet, le cinéaste a tourné au milieu de ruines antiques et les batailles filmées en Asie centrale placent tout de suite les élèves dans le cadre de l’Egypte millénaire. On est loin des décors en carton-pate de la cinecitta.
Néanmoins la longueur du film (2h20) et son intrigue ne peuvent correspondre au public des élèves de sixième. Seules quelques courtes scènes ou thèmes peuvent, à mon avis, être étudiés en classe : le pharaon qui apparait en public avec ses insignes royaux, le rôle de l’influente caste des prêtres, très bien montrée, l’armée, la mort et l’embaumement du pharaon.
Dans la première partie du film, le pharaon veillisant Ramses XXII reçoit son fils en son palais.
Les portes s’ouvrent, les chants sacrés raisonnent. Le pharaon apparait, sa tête surmontée du pschent (couronne de la haute et basse Egypte) et ses mains croisent la crosse et le fléau. La salle se prosterne.
Or le programme de sixième d’histoire demande d’étudier exactement cette vision du maitre de l’Egypte : ses pouvoirs s’incarnent dans ses insignes royaux et le cérémonial sacralisé font de lui l’égal d’un dieu.
Quelques simples questions sur cet extrait cinématographique peuvent illustrer le cours ou bien servir d’un exercice lors de l’évaluation du chapitre (comme je le fais). [en pièce jointe]
Ce film est largement analysé sur l’excellent site de Michel Eloy, auteur de l’article « L’Egypte : du fantasme à l’histoire », dans « Le péplum : L’antiquité au cinéma » sous la direction de Claude Aziza, CinémAction, n° 89,1998.
http://www.peplums.info/pep25a.htm