Le film
RIDICULE, 1997. Film de Patrice Leconte. Avec Fanny Ardant (comtesse de Blayac), Jean Rochefort (marquis de Bellegarde), Charles Berling (baron Grégoire Ponceludon de Malavoy), Bernard Giraudeau (abbé de Vilecourt)…
À la veille de la Révolution française (fin des années 1770), la noblesse mène une vie somptueuse bien protégée par ses privilèges. Le jeune Baron Grégoire Ponceludon de Malavoy tente de convaincre les ministres de Louis XVI d’assécher les marais de sa province infestée par les fièvres. Pour rencontrer le roi, il faut faire montre d’un bel esprit dans les salons, passer par la chambre de la comtesse de Blayac mais surtout ne jamais se couvrir de ridicule par un mauvais mot.
QUESTIONS
L’extrait projeté correspond au début du film, (après le générique) : de la pêche dans la Dombes par les paysans à la discussion entre le baron et le marquis de Bellegarde sur les dangers de la cour.
– Où se passe l’action au début de la séquence ? Tentez de localiser.
– Les différents ordres* de la société d’Ancien Régime apparaissent dans l’extrait. Enumérez ces ordres et associez leur les personnages que vous découvrez dans l’extrait.
– Quel type de noblesse incarne le baron Ponceludon de Malavoy (paragraphe 3 page 150) ? Ce personnage peut-il être considéré comme un symbole de la noblesse française à la veille de la Révolution ? Nuancez.
– Relevez deux allusions à l’influence des Lumières* dans cet extrait.
– Quels pouvoirs attribue-t-on à Louis XVI dans l’extrait ? Quel renseignement nous est donné sur la monarchie absolue à la veille de la Révolution ?
– Quelles règles régissent le fonctionnement de la vie de cour à Versailles ? Par quels moyens le réalisateur les met-il en valeur ?
CORRECTION
– L’action se déroule dans les marais de la Dombes, région rurale au nord de Lyon.
– on voit :
- la noblesse : le baron Ponceludon de Malavoy, le marquis de Bellegarde, le comte et la comtesse de Blayac, les ministres (Maurepas et le ministre de la guerre) de Louis XVI, les nobles au chevet du comte décédé.
- le clergé : l’abbé de Vilecourt (haut-clergé), le curé de la paroisse de la Dombes qui « bénit » le baron avant son départ à Versailles.
- le Tiers-Etat : paysans de la Dombes, brigands de la forêt de Versailles, domestiques du marquis.
– La noblesse éclairée. Ce personnage se singularise par sa culture scientifique (« ingénieur hydrographe » qui est une charge mais qui est aussi son « métier »). Par contre, comme beaucoup de nobles de province, il est peu fortuné (souliers crottés) et cherche à Versailles un moyen de se faire entendre, de se faire connaître (mais pour une juste cause) (comme plusieurs centaines de nobles, « un millier » pour le marquis de Bellecour qui les surnomme les solliciteurs »).
– les 2 allusions
- Dialogue entre le curé de la paroisse et le baron : «on en a fait un jardin (…) par la volonté d’un homme. » + le baron qui oublie d’enlèver son chapeau pour être béni > La volonté de domestiquer la nature sans s’en remettre à la fatalité, à la volotné divine. (distance par rapport au discours religieux).
- l’influence des philosophes qui travaillent pour améliorer la condition des hommes mais pas celle de la France, dénoncée par une allusion du ministre Maurepas : «sauf pour les philosophes ».
– Des pouvoirs thaumaturgiques : « le roi guérit en touchant ». Tous les pouvoirs de décision (allusion à l’absolutisme). La monarchie française est exsangue, elle n’a plus assez de ressources, notamment du fait de la vie de cour dispendieuse.
– on distingue :
- l’art du paraître : scène d’habillement de la comtesse, gros plan sur les souliers crottés.
- le goût de l’intrigue, le plaisir du bon mot dans les salons (scène devant le corps du comte de Blayac)… pour être remarqué par le roi
- la cupidité (l’aile droite du château travaille à ses affaires)