Une critique de Clio Ciné très bientôt sur Ciné Hig.

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SORTIE NATIONALE LE 5 SEPTEMBRE

À Montréal, une enseignante meurt subitement. Apprenant la nouvelle dans le journal, Bachir Lazhar, un Algérien de 55 ans, frappe à la porte de l’école pour offrir ses services à titre de remplaçant.
Rapidement embauché pour combler le vide laissé par la disparue, l’immigrant fait son entrée sur le marché du travail québécois dans un établissement en situation de crise alors qu’il nage lui-même en pleine tragédie personnelle.
Dès son arrivée, le fossé culturel entre Bachir et sa classe se dessine alors qu’il propose aux enfants une dictée hors de leur portée, tirée d’Honoré de Balzac. Peu à peu, Bachir apprend à mieux connaître un groupe d’écoliers aussi ébranlés qu’attachants. Parmi ceux-ci, Alice et Simon, deux élèves charismatiques témoins d’un incident tabou, se révèlent particulièrement atteints par le décès de leur professeur.
Pendant que la classe amorce un processus de guérison, personne à l’école ne soupçonne le passé douloureux de Bachir qui risque l’expulsion du pays à tout moment.
Adapté d’une pièce de théâtre d’Evelyne de la Chenelière, MONSIEUR LAZHAR met en images la rencontre de deux mondes et la puissance de la parole. Après CONGORAMA et C’EST PAS MOI, JE LE JURE !, Philippe Falardeau renoue avec le cinéma social qui avait marqué ses débuts (LA MOITIE GAUCHE DU FRIGO). À travers le parcours émotif des enfants et des adultes, le cinéaste suit avec humour et sensibilité un homme humble prêt à transcender sa propre perte pour aider les écoliers à vaincre le silence qui les emmure.

« La loi du plus fort : toujours la meilleure ? »

A travers le personnage de MONSIEUR LAZHAR, le film de Philippe Falardeau illustre avec finesse les différentes facettes de l’autorité enseignante.
Bachir est tout d’abord respecté dans sa classe en tant qu’adulte et professeur. C’est ce statut, légitimé par l’institution même, qui empêche ses élèves d’exprimer à voix haute leur difficulté à suivre le niveau qu’il impose. Le respect obtenu repose sur la crainte, le professeur ayant autorité pour parler à des enfants tenus de se taire.
Pourtant, Bachir ne hausse jamais le ton, ne punit jamais ses élèves, même lorsque certains d’entre eux se permettent quelques insolences.
Il montre ainsi que l’autorité de la parole enseignante s’enracine non pas dans la contrainte mais dans le savoir qu’elle dispense.
C’est parce que l’enseignant possède des connaissances que les enfants n’ont pas et qu’il a le souci de leur transmettre dans les meilleures conditions, que
sa légitimité grandit. Les élèves de Bachir passent ainsi clairement du silence poli à la curiosité attentive, et le respect gagné repose alors sur les compétences éducatives qu’il est parvenu à déployer.