I. LOCALISATION DE L’INTRIGUE DU FILM.
COURS DIALOGUE
Dans quel type d’espace l’action se passe-t-elle ?
A la campagne, dans un village.
4 documents sont utilisés avec les élèves : ce sont des cartes à différentes échelles permettant de situer l’action du film du point de vue géographique. Les documents sont présentés au tableau dans l’ordre suivant aux élèves :
DOC A : La Normandie (d’après A. FREMONT, 1977)
DOC B : extrait de l’Atlas routier Blay, Foldex au 1/250000.
DOC C : le Bassin Parisien (Nathan 1ere, 1994)
DOC D : doc p 241, La France administrative, départements et régions.
TRAVAIL INDIVIDUEL
Ces 4 cartes (A, B, C et D) localisent la situation de Giverville (le village où le film a été tourné) à différentes échelles.
1. Regardez attentivement les cartes et classez-les dans l’ordre suivant : de la carte à plus petite échelle à la carte à plus grande échelle.
D, C, A et B.
2. Dans quel pays Giverville se trouve-t-il ? Dans quelle région ? Dans quel département ?
France, Normandie, Eure.
On distribue ensuite le fond de carte du bassin parisien sur lequel Giverville est indiqué.
TRAVAIL INDIVIDUEL
1. Repérez sur la carte la distance parcourue par les parisiens lorsqu’ils viennent à Giverville. Tracez-la en couleur verte (à vol d’oiseau). Quel type de route peuvent-ils emprunter ? Combien cela représente-t-il (approximativement) de km ?
Ils peuvent emprunter l’autoroute A 13 (Autoroute de Normandie). Cela représente environ 100 à 120 km de route entre Paris et Giverville.
2. Indiquez sur le fond de carte la distance parcourue par les parisiens pour emmener Marion au bord de la mer à Dieppe : tracer-là à vol d’oiseau, en couleur bleue. Combien cela représente-t-il de km ? Quelle est le nom de la « mer » où ils arrivent ? Dans quelle autre station balnéaire (tourisme de bains de mer) plus proche de Giverville auraient-ils pu se rendre ?
Environ 100 km.
Ils arrivent vers la Manche.
Ils auraient pu se rendre à Trouville qui n’est qu’à 50 km à vol d’oiseau.
TRAVAIL INDIVIDUEL ou COURS DIALOGUE
On montre la vallée de la Seine sur le transparent.
DOC E : extrait de La France dans ses régions, sous la direction de André GAMBLIN, CDU et SEDES, Paris, 1994, p 124.
« (…) Avec une densité de 141 habitants au km² (France : 105) elle est cependant aux marges de cette Europe des fortes densités et plus encore si on la compare à la densité de l’Ile-de-France voisine (800 habitants au km²). La place ne lui manque pas et elle constitue donc un espace privilégié pour le desserrement de la région capitale. (…) L’image traditionnelle de la Normandie, et spécialement de sa partie orientale, a été façonnée par les écrivains et renforcée à la fois par les descriptions d’une géographie traditionnelle et, comme l’a montré [le géographe] Armand FREMONT, par les stéréotypes élaborés par la publicité immobilière. Cette image traditionnelle, si elle n’est pas fausse, est cependant incomplète et volontiers « passéiste ». Paradoxalement la « grasse Normandie », symbolisée par le « fleuve de lait », les pommiers en fleurs, la fermette à colombages traditionnelle, fonde aussi une politique de « marketing » touristique qui continue d’attirer les citadins en quête de résidences secondaires ou de gîtes ruraux. La région (…) détient un des records de taux d’occupation de ces gîtes dont le nombre croît régulièrement en raison de la proximité des zones de fortes densités et spécialement de la région parisienne.»
DOC F : extrait de la France dans ses régions, sous la direction de André GAMBLIN, CDU et SEDES, Paris, 1994, p 134-135.
« (…) L’influence parisienne s’est manifestée très tôt sur le plan touristique.
Les peintres impressionnistes ont contribué à faire connaître une région aux ciels changeants et lumineux. La route des Ecrivains, la route des Abbayes du Val de Seine constituent des itinéraires touristiques de première importance.
Le littoral cauchois a été très tôt lancé par la bourgeoisie parisienne ou parfois nordiste. C’est à Dieppe qu’est née la mode des bains de mer au milieu du XIXe siècle.
La région est devenue une zone de résidences secondaires. Ces dernières se sont développées sur le littoral et dans les espaces agricoles les plus fragiles, souvent les plus remarquables sur le plan paysager (vallées de la Seine, de l’Eure, de l’Iton, pays de Bray). Le département de l’Eure proche de Paris a bénéficié d’une vogue particulière. Le patrimoine important de petites maisons rurales anciennes, maisons de tisserands ou de manouvriers, a fourni un fort contingent de « fermettes » normandes souvent bien restaurées. »
QUESTIONS
1. Pourquoi l’axe de la vallée de la Seine (la Normandie) est-il si apprécié des parisiens ?
Il est apprécié en fonction des avantages qu’offre cette situation :
– C’est la campagne
– La mer n’est pas loin
– C’est proche de Paris
2.Pourquoi, selon vous, les parisiens ne viennent-ils pas s’y installer définitivement ?
Parce qu’ils travaillent à Paris. Ils migrent donc constamment toutes les semaines pour venir se reposer à la campagne après leur semaine de travail à Paris. Ce sont des migrants hebdomadaires, voire plus.
120 km : c’est peu de km pour aller en Week end ; mais c’est beaucoup de km pour faire des allers-retours quotidiens liés au travail.
II. INEGALITES SOCIALES ET INEGALITES SPATIALES.
TRAVAIL INDIVIDUEL
On diffuse une première séquence du film : Séquence 22 : 1h00’37 » « Suite à une amende EDF, le père pique une grosse colère et s’accroche au bistrot avec un de ses camarades de chantier sur la notion de « l’étranger ».
On annonce que sur les 4 questions posées, on ne trouvera pas la réponse de l’une d’entre elles dans la séquence, mais qu’elle se trouve ailleurs dans le film.
QUESTIONS
1. A quel endroit la scène se passe t-elle ?
Elle se passe au bistrot de Giverville.
2. Quelle est la profession des personnages ?
Ils sont ouvriers.
3. Ces personnages habitent-ils tous la même région ?
Oui.
4. Selon vous, dans le village, quels personnages du film peuvent être considérés comme des « étrangers » ?
Les parisiens. Parce que leur façon de vivre est différente et ils ne résident pas sur place.
COURS DIALOGUE
QUESTIONS
Qu’est-ce que les inégalités sociales ?
Les différences de richesses au sein de la société entre les différents groupes sociaux (ceci étant lié aux différences de revenus).
Qu’est-ce que les inégalités spatiales ?
Les différences de richesses qui peuvent exister entre différentes régions. Certaines régions, certains départements, certaines villes peuvent apparaître comme plus riches que d’autres.
Pourquoi les inégalités sociales et les inégalités spatiales semblent-elles ici concorder ?
Parce que les gens les plus riches dans le village n’y résident pas et viennent de Paris. A l’image des personnages, Paris apparaît ici comme un lieu privilégié et la campagne de Normandie comme un lieu en difficulté économique.
Dans le film, le réalisateur évoque un élément qui peut remédier à ces inégalités spatiales et donc sociales : le service public. Ce sont les services proposés gratuitement par l’Etat à tous les citoyens partout sur le territoire français.
TRAVAIL INDIVIDUEL
Séquence 3 : 0h06’13 » « En dépit d’une vie modeste et de NONO, frère du père, momentanément à charge, la famille dégage un sentiment de bonheur tranquille. Visite de l’institutrice pour la signature d’une pétition contre la fermeture de la gare la plus proche. »
On rappelle rapidement ce qu’est une pétition.
QUESTIONS
1. Qui sont les personnages ?
L’institutrice, le père, le copain de chantier, Nono, …
2. A quoi doit servir ici la pétition ?
Empêcher la fermeture de la gare de Giverville.
3. La SNCF est un service public. Pourquoi le service public permet-il ici de remédier aux inégalités spatiales et donc sociales ?
La présence d’une gare dans un village ou dans une petite ville permet à celle-ci de garder de l’activité. Elle permet que les gens qui travaillent ailleurs puissent continuer de vivre à Giverville et de ne pas déménager vers leur lieu de travail.
La voiture ne résout pas tous les problèmes. Certaines personnes ne peuvent pas conduire : les personnes âgées, les plus jeunes, les gens n’ayant pas le permis, les plus démunis, … D’autres ne veulent pas conduire.
Il ne s’agit pas de construire autre chose ; il s’agit simplement que quelque chose qui existe déjà ne soit pas abandonné.
