« L’esquive » d’Abdellatif Kechiche (2004). ECJS.
Objectifs
A partir de l’analyse de la séquence initiale du film d’Abdellatif Kechiche , il s’agit de montrer aux élèves les difficultés d’intégration des adolescents dans le cadre de leur lieu de vie, de leur lieu d’apprentissage, les liens entre le pays de départ et le pays d’accueil. Sans oublier le fil conducteur de ce récit, entre fond théâtral et réalité quotidienne, entre garçons et filles tourmentés par « les jeux de l’amour et du hasard ».
La séquence
La séquence étudiée débute avec une altercation, une réunion entre jeunes de la cité des « Francs-Moisins » à Saint Denis (région parisienne), que le titre du film vient interrompre après 2’13 (la séquence étudiée dure 11’45 au total). L’esquive est d’abord un film de paroles, qui jouent avec les mots, laissant une grande place au langage si riche qui parcourt les banlieues. Le terme « esquive » appartient évidemment autant à Marivaux qu’aux jeunes adolescents : de ce subtil rapprochement autour d’une simple expression naît un film-témoin, une réussite qui tient à la façon de dire le texte dont les thèmes et les thèmes si chers à Marivaux parviennent à contaminer les personnages, à la fois acteurs et spectateurs de leurs relations souvent tumultueuses.
Ce film confirme le parti pris d’une réalisation qui esquive d’emblée toute prise de parole politique sur l’immigration, toute position dénonciatrice ou communautaire, toute représentation misérabiliste d’une population exclue, chez qui l’amour peut exister, comme en témoignent la jeune Lydia et Krimo, jeune français d’origine maghrébine.
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