On a tous au labo d’histoire-géo, dans un coin perdu au fond d’un placard, une copie un peu usé du film « La Révolution française ». Oui, celui en deux parties : « les années Lumière » et « les années terribles », sortis pour la commémoration du bicentenaire. Mais cette copie est certainement vieilli après des passages et des passages sur des magnétoscopes hors d’âge. Après vérification sur le site Internet d’une grande surface spécialisée en produits culturels, on constate malheureusement que le film n’est toujours pas disponible en DVD et que, malheureusement, il est peu probable qu’il fasse un jour l’objet d’un retour sur le petit écran (les films se font rares, d’autant plus que c’est un film historique intéressant peu les diffuseurs et qu’en plus, il est en deux parties !!), sauf peut-être sur les chaînes thématiques dédiés à l’histoire.
La fiche propose un travail de décryptage du procès du roi incarné par l’excellent et trop peu utilisé J.-F. Balmer, puis de son exécution, allant ainsi de la 31ème minute à partir du générique jusqu’à environ 44 minutes 30 sec. On suit le parcours royal de son arrivée devant les députés jusqu’à l’inclinaison de Marie-Antoinette devant le dauphin devenu nouveau roi. Il permet à la fois de relever des faits historiques et de s’intéresser au montage de la séquence et à la musique employée par exemple, ou à la façon dont le réalisateur cherche à faire passer Louis XVI pour une victime (musique, solitude du monarque, pleurs des enfants, réaction de la foule).
Dans la progression générale de la classe de 4ème, il est intéressant de faire coïncider, si possible cette séquence avec l’étude de la justice en éducation civique, de faire remarquer les différences, les points communs avec un procès, et de montrer en parallèle à cet extrait de cette période révolutionnaire, un autre extrait du film de Depardon consacré à la justice : « 10ème Chambre : instants d’audiences » (voir même un extrait de n’importe quel reportage sur la justice que nous propose les chaînes de télé). Tout en montrant cet extrait, ou à sa suite, je propose différents vues au rétroprojecteur de scènes de l’époque montrant l’exécution royale, son importance dans l’imaginaire collectif et surtout la symbolique que cela représente. On peut aussi réfléchir avec les élèves sur l’utilité d’un tel acte. Par delà le voyeurisme terrifiant et morbide qu’ont certains élèves de la décapitation d’un homme, il est nécessaire de montrer ainsi que la suppression du roi correspond à la volonté d’affirmer la république nouvellement installée par le rite sacrificiel du représentant le plus éminent de l’Ancien Régime.
