Présentation du film par Zérodeconduite
Les Secrets de mon père de Véra Belmont est l’adaptation au cinéma de la bande dessinée autobiographique du caricaturiste israélien Michel Kichka, Deuxième génération (Ce que je n’ai pas dit à mon père), publié en 2012.
À l’instar de Marjane Satrapi (Persepolis) et Riad Sattouf (L’Arabe du futur), Michel Kichka plonge avec ce récit dans ses souvenirs d’enfance et d’adolescence, et raconte le parcours intime qui l’a amené au métier de dessinateur. Si l’auteur fait revivre avec beaucoup de verve et de tendresse les jeux d’enfant et les premiers émois amoureux, le récit est marqué par la blessure de l’Histoire : le père de Michel est un survivant des camps d’extermination nazis, où toute sa famille a été assassinée, et le traumatisme de la Shoah pèse lourdement sur la famille. Les enfants savent que leur père « a été dans les camps », comme beaucoup des membres de la communauté juive belge de Liège. Mais le père se refuse obstinément à leur en dire plus, muré dans la douleur et la honte (comme il l’expliquera plus tard). Le petit Michel se construit dans cette présence-absence, s’efforçant de combler par l’imagination les non-dits paternels. Michel Kichka présente son récit comme « l’histoire d’un traumatisme et d’une résilience ». Le traumatisme se transmet d’une génération à l’autre mais le chemin de la résilience sera individuel. Pour le rescapé des camps Henri Kichka, celle-ci passera par la libération de la parole (dont le film montre qu’elle fut surtout une libération de l’écoute : il fallait que la société soit prête à entendre les survivants pour que ceux-ci puissent enfin parler) et la transmission de son expérience au plus grand nombre (rôle qu’il n’a pas réussi à tenir pour ses enfants). Pour Michel Kichka, incarnation de la « deuxième génération » (titre original du livre), ce sera
l’engagement dans le sionisme et, plus intimement, le goût, partagé avec son père, pour le dessin d’humour. Le film constitue ainsi un bel hommage à l’art de la caricature, le métier de Michel Kichka, présenté comme l’arme du désarmé, la résistance du faible face au fort qui l’écrase…
Les Secrets de mon père de Véra Belmont est l’adaptation au cinéma de la bande dessinée autobiographique du caricaturiste israélien Michel Kichka, Deuxième génération (Ce que je n’ai pas dit à mon père), publié en 2012.
À l’instar de Marjane Satrapi (Persepolis) et Riad Sattouf (L’Arabe du futur), Michel Kichka plonge avec ce récit dans ses souvenirs d’enfance et d’adolescence, et raconte le parcours intime qui l’a amené au métier de dessinateur. Si l’auteur fait revivre avec beaucoup de verve et de tendresse les jeux d’enfant et les premiers émois amoureux, le récit est marqué par la blessure de l’Histoire : le père de Michel est un survivant des camps d’extermination nazis, où toute sa famille a été assassinée, et le traumatisme de la Shoah pèse lourdement sur la famille. Les enfants savent que leur père « a été dans les camps », comme beaucoup des membres de la communauté juive belge de Liège. Mais le père se refuse obstinément à leur en dire plus, muré dans la douleur et la honte (comme il l’expliquera plus tard). Le petit Michel se construit dans cette présence-absence, s’efforçant de combler par l’imagination les non-dits paternels. Michel Kichka présente son récit comme « l’histoire d’un traumatisme et d’une résilience ». Le traumatisme se transmet d’une génération à l’autre mais le chemin de la résilience sera individuel. Pour le rescapé des camps Henri Kichka, celle-ci passera par la libération de la parole (dont le film montre qu’elle fut surtout une libération de l’écoute : il fallait que la société soit prête à entendre les survivants pour que ceux-ci puissent enfin parler) et la transmission de son expérience au plus grand nombre (rôle qu’il n’a pas réussi à tenir pour ses enfants). Pour Michel Kichka, incarnation de la « deuxième génération » (titre original du livre), ce sera
l’engagement dans le sionisme et, plus intimement, le goût, partagé avec son père, pour le dessin d’humour. Le film constitue ainsi un bel hommage à l’art de la caricature, le métier de Michel Kichka, présenté comme l’arme du désarmé, la résistance du faible face au fort qui l’écrase…
Le scénario de Véra Belmont et Valérie Zénatti a intelligemment simplifié la structure du livre :
au dialogue entre passé et présent, entre temps des souvenirs et temps de l’écriture, qu’orchestrait Michel Kichka dans la bande dessinée, il substitue un récit linéaire, qui accompagne Michel de l’enfance jusqu’à l’âge adulte, en suivant le fil rouge de la relation au père. Cette inflexion scénaristique et le choix d’un style épuré (rappelant la « ligne claire » de la bande dessinée belge), permettent d’ancrer clairement le film dans l’univers de l’enfance. Ils rendent le film très accessible à un jeune public (à partir du CM1), qui s’identifiera sans peine avec le personnage de Michel.
Le film prolonge ainsi l’œuvre d’Henri et de Michel Kichka, en offrant aux jeunes générations une leçon d’Histoire et une réflexion sur la tolérance.
au dialogue entre passé et présent, entre temps des souvenirs et temps de l’écriture, qu’orchestrait Michel Kichka dans la bande dessinée, il substitue un récit linéaire, qui accompagne Michel de l’enfance jusqu’à l’âge adulte, en suivant le fil rouge de la relation au père. Cette inflexion scénaristique et le choix d’un style épuré (rappelant la « ligne claire » de la bande dessinée belge), permettent d’ancrer clairement le film dans l’univers de l’enfance. Ils rendent le film très accessible à un jeune public (à partir du CM1), qui s’identifiera sans peine avec le personnage de Michel.
Le film prolonge ainsi l’œuvre d’Henri et de Michel Kichka, en offrant aux jeunes générations une leçon d’Histoire et une réflexion sur la tolérance.
Le dossier pédagogique