Séries TV – La pandémie du Covid 19 a favorisé le visionnage de masse des séries et la montée en puissance des plates-formes de streaming. 

SériesIncontestablement la pandémie du Covid 19 a été une bonne affaire pour les plates-formes de streaming. Netflix semble poursuivre son irrésistible ascension, et de nouveaux concurrents commencent à se manifester comme Disney +. Sur Clio ciné, force est de constater que les séries commencent à occuper une place relativement importante, et l’on a pu voir récemment que le lancement de la série Sissi sur TF1 a pu susciter des débats passionnés et de bien doctes échanges. Mais ces derniers ne sont pas tombés dans l’écueil de la pédanterie, heureusement.

À l’évidence, Virginie Martin docteur en sciences politiques, avec une thèse soutenue sous la direction de Dominique Reynié semble plutôt « addict » aux séries. Ceux qui ne sont pas familiers d’un certain langage pourront d’ailleurs découvrir le terme de Binge Watching qui désigne une forme de gavage télévisuel consistant à regarder plusieurs épisodes d’affilée, parfois plus de six, de façon consécutive.

Le premier chapitre montre bien quels sont les ressorts des plates-formes pour fidéliser le client consommateur. Netflix permet d’éviter la coupure entre les épisodes, et l’on se retrouve littéralement plongé dans l’histoire. Ces séries sont des produits qui résultent d’études de marché subtiles, basées sur des algorithmes qui détectent chez chaque téléspectateur ses préférences. En fonction des visionnages précédents, on se voit proposer des séries proches.

La technique du spin off permet d’éviter la lassitude tout en apportant la satisfaction aux fidèles inconditionnels de tel ou tel personnage ou de telle ou telle situation. Nous sommes loin des séries à 20 saisons, comme Law and Order avec les binômes successifs de policiers et de substituts du procureur qui traquent le crime pendant 20 ans. Dick Wolf qui produit depuis les années 90 des séries comme les différentes déclinaisons de ce qui peut se passer à New York ou à Chicago, avec New York police criminelle, unité spéciale, Chicago Fire, Chicago Med et Chicago PD alimente aussi les plates-formes de streaming.

On retrouve aussi dans cet envers du décor des scénaristes dont les séries ont pu faire date comme Grey’s anatomy. Dans la pratique c’est le scénariste dirige de véritables centres d’écriture qui décline les différents épisodes en fonction des besoins des plates-formes de diffusion. Le rythme de production devient littéralement impressionnant, il faudrait plusieurs vies pour arriver à suivre le rythme. La pandémie a tout de même eu quelques effets, puisque pendant un temps ces centres d’écriture ont été limités dans leurs activités. Inutile de dire que dans ce domaine le travail collaboratif à distance a été très rapidement développé, et avec une efficacité redoutable.

Séries – Du soft power au hard power

Si en France nous avons le sentiment que le marché est largement dominé par la production d’outre-Atlantique, en réalité les états puissance se sont également engagés dans la course au soft Power.

Les séries font désormais partie de la « culture », sont intégrés d’après l’auteur dans la culture populaire au sens large et elle ne constitue pas une sorte de sous-culture. Elle constitue un miroir, parfois déformant, mais toujours avec une certaine dose de réalisme, de l’évolution des sociétés. Elle s’en fait d’ailleurs l’écho, et si l’on veut revenir à la série Law and order, on y retrouve directement les évolutions que la ville de New York a pu connaître en matière de gestion de la sécurité publique. Les différentes administrations municipales ont fortement influencé la politique pénale du procureur, et par voie de conséquence la perception que leurs substituts, ainsi que les policiers qui enquêtent ont pu avoir face aux différentes formes de crimes et de délits qui servent de trame au scénario des différents épisodes.

Si l’on connaît le cinéma indien avec bollywood, on connaît beaucoup moins les séries originaires de ce pays. Il est vrai que ce cinéma s’exporte peu l’essentiel de la production tourne autour de comédies romantiques.

Pour autant le marché indien a pu intéresser Netflix avec la série Leïla qui raconte la société indienne gérée par le premier ministre Narendra Modi. La série a failli être interdite en Inde mais les scénaristes ont su s’adapter pour que l’histoire apparaisse comme une fiction.

La plate-forme de streaming s’est également attaquée à la Turquie, avec des séries comme Dirilis Ertugrul  qui rend compte la construction de l’empire ottoman. Celle-ci semble avoir été largement plébiscitée car elle s’inscrit dans le discours néo ottoman de Recyp Erdogan. Par contre Bir Baskadir qui aborde les grands tiraillements de la société turque suscite de vifs débats et semble accablée par les islamistes.

Virginie Martin cite également la série Jinn qui a été très largement critiquée par les islamistes jordaniens même si au final le demi-frère du roi qui dirige la commission royale du film a pu trancher en sa faveur en raison de la diversité des produits culturels que la Jordanie peut montrer sur ses écrans. Il est vrai que le diffuseur se trouve hors du territoire jordanien.

Séries TV – Objets géopolitiques

Les séries Israéliennes sont également des éléments du soft power de l’État hébreu et la liberté de ton qui règne, finit par donner une image positive au pays. La diversité des origines des habitants de ce pays de 9 millions d’habitants explique aussi la diversité de l’offre et des attentes des téléspectateurs.

On pourra découvrir dans cet ouvrage, et pour ce qui me concerne, j’ai pu lui trouver un grand intérêt, une analyse de la production de séries en Asie. J’avoue que j’y suis très peu sensible, et que je n’ai pas accroché aux différentes productions proposées sur les plates-formes de streaming.

On apprendra dans ce chapitre que le pouvoir politique en Chine s’est également intéressé à cette forme de communication, dont la vocation est très clairement d’influencer le public. La série « au nom du peuple » raconte les aventures d’un inspecteur de police en charge de la lutte contre la corruption. Cela s’inscrit très clairement dans la politique du parti communiste chinois, sous la direction de Xi Jinping qui s’est servi de cette vertueuse orientation pour éliminer ces potentiels concurrents à la tête du pays. Cette lutte contre la corruption, poétiquement appelée « la lutte des Tigres contre les mouches » aurait touché plus de 1 million de fonctionnaires du parti. Dans la population le succès a été absolument gigantesque, avec plus de 3 milliards de vues. Il est vrai que le marché chinois est à une échelle que l’on peut difficilement envisager en Europe.

Dans la sphère asiatique la Corée du Sud produit des dramas et des soap, des mélodrames, des comédies romantiques, souvent sur le même moule. La reprise du scénario de Roméo et Juliette semble inoxydable, quelle que soit l’aire culturelle considérée. Les séries sud-coréennes connaissent un succès évident en Chine, mais également en Amérique latine avec un doublage en espagnol ou en portugais.

Encore une fois, j’ai été très peu sensible à ce type de séries, qui sont pourtant largement proposées sur Netflix. Mais il est vrai que je suis aussi assez réfractaire aux Mangas. J’espère que cet aveu public ne me vaudra pas les foudres des inquisiteurs des réseaux sociaux qui pourront sans doute me reprocher, après le sexisme à propos du slip brésilien, une sorte de « racisme anti–jaune ! ».

La Corée du Sud a mis en place une sorte de protectionnisme culturel qui impose des quotas de diffusion pour les productions locales. La volonté politique semble évidente, avec une volonté de promouvoir une image positive du pays. L’univers des séries se situe entre les valeurs traditionnelles d’une société confucéenne et sa capacité d’adaptation à la modernité.

L’antériorité du Japon, avec les mangas et les dessins animés qui en sont issus est d’ailleurs battues en brèche par les fictions sud-coréennes qui concurrencent les productions du pays du soleil levant. D’après Virginie Martin il semblerait que le Japon choisisse une affirmation identitaire plus nationaliste, davantage basée sur la culture locale, contrairement à la Corée du Sud qui se veut plus ouverte. Il est évident que le lien avec la montée du nationalisme japonais que des premiers ministres comme Abe Shinzo ont pu promouvoir se retrouve dans l’évolution du pays en matière de positionnement géopolitique. Les observateurs des questions militaires savent que, face à la montée en puissance de la Chine, notamment sur le terrain maritime, le Japon a entrepris un effort considérable de modernisation de sa flotte. Cela remet en cause l’article neuf de la constitution japonaise qui avait, après la seconde guerre mondiale, déclaré la guerre hors-la-loi.

Séries – Une industrie culturelle

L’impact des séries en termes de production et de diffusion permet de les envisager sans doute au-delà du soft Power. L’auteur parle à ce propos d’une industrie culturelle, et cela relève bel et bien du hard power.

À cet égard on s’intéressera aux séries télévisées africaines que l’on retrouve également en quantité sur Netflix. Pour des raisons liées à l’usage de la langue anglaise, le Nigéria et l’Afrique du Sud semblent dominer le marché même si le Sénégal est également présent.

Les séries sont également un enjeu d’exportation pour l’Amérique du Sud avec les telenovelas qui sont plébiscitées sur le continent africain. Les mélodrames latino-américains trouvent leur public en Afrique avec des enjeux sociaux qui peuvent servir de toile de fond à des histoires romantiques.

Les pays lusophones d’Afrique sont très logiquement friands des telenovelas brésiliennes qui sont diffusées sur le continent depuis les années 60 avec TV globo.

Virginie Martin note les différences entre l’Afrique du Sud qui s’inscrit davantage dans le style de production que l’on trouve aux États-Unis, tandis que les séries nigérianes ou sénégalaises sont davantage ancrées dans la culture africaine, d’autant plus qu’elles sont diffusées en wolof, dans le cas du Sénégal avec cette saga au titre prometteur : « maîtresse d’un homme marié ». Des thèses semblent avoir été rédigées à propos de cette série.

Ce tour du monde de l’univers des séries nous ramène à l’Europe qui semble à la traîne, même si un point d’interrogation dans le titre de ce chapitre nuance l’affirmation.

Dans cette géopolitique des séries qui montre le développement des nouveaux rapports de force à l’échelle mondiale, l’Europe aurait peut-être partiellement manqué le rendez-vous.

L’Italie dont le cinéma a été une référence majeure dans les années 1960 et 1970 semblent bien absentes, en dehors de quelques séries sur la Mafia. L’Allemagne serait également très discrète et le volume de production largement en deçà de ce que la puissance économique du pays pourrait générer.

On peut être assez étonné du propos sur la France considérée comme « très traditionnelle » et qui jouerait très souvent une partition pétrie de clichés. Cela peut surprendre, car certaines séries comme braco, le baron noir, et quelques autres développent des histoires qui sont très largement au niveau des séries d’outre-Atlantique. Même les « séries de l’été » ont une qualité d’écriture qui vaut très largement les sagas d’inspiration nord-américaine.

L’Europe en réalité est très fragmentée, avec des séries « nationales », qui s’inscrivent dans la culture locale. Pourtant, la Grande-Bretagne a pu produire des costume drama de référence comme dans Downton Abbey dont il a été largement question sur Clio ciné. Les séries scandinaves, suédoises et finlandaises exploitent très largement le filon des paysages et des atmosphères intimistes.

La série danoise Borgen, une femme au pouvoir, diffuse un message politique qui montre, très au-delà des espaces scandinaves, les vertus d’un modèle politique apaisé, ouvert, tolérant.

Incontestablement l’Europe n’a pas fait le choix d’un soft power plus agressif, et les productions du vieux continent sortent assez rarement de leur zone de confort. Cela traduit aussi la situation géopolitique d’une Europe qui se cherche encore en tant que puissance du XXIe siècle.

Troisième partie

Séries comme ouverture aux mondes

L’auteure s’intéresse aux minorités qui sont largement représentées dans les séries. Cibles marketing celles-ci constituent un créneau de public recherché pour les histoires qui les mettent en scène.

Le monde des séries donne une représentation plus ouverte à la diversité que la société réelle mais il constitue en même temps une sorte de miroir. De ce point de vue il peut constituer un support à une histoire des représentations. Celle-ci se situe aux confins de Clio, mais également de la sociologie politique. Car c’est une représentation de la Cité qui est ainsi mise en images. L’auteure invite donc son lecteur à une plongée dans les mondes de la diversité à partir des séries qui, encore une fois, apparaissent comme plus inclusives que la société qu’elles dépeignent.

Une fois que l’on a dit cela, il faut évidemment connaître les séries dont il est question pour apprécier la pertinence de la réflexion. Ce qui semble évident depuis quand même quelques années, c’est la présence de femmes comme héroïnes principales de la série. Les femmes ne sont plus des faire-valoir du héros masculin mais elles peuvent avoir leur autonomie et le processus d’identification peut fonctionner à plein. On pense à Jessica Pearson sans Suits ou à Carrie dans Homeland, parmi d’autres. Remarquable aussi, Olivia Pope dans Scandal. Ces femmes sont puissantes et peuvent prétendre exercer le pouvoir. Même dans une série conservatrice comme Blue Bloods , Erin Regan impose son point de vue de juriste dans sa famille de flics new yorkais, catholiques et irlandais. ( On en parlera dans Clio – Ciné prochainement).

Toutefois, ces femmes se sont coulées dans une posture masculine, en étant dans la plupart des cas célibataires et sans enfants, et sans forcément de projet familial. Cela leur permet de se consacrer à temps plein à leur mission qui peut être celle de sauver le monde, comme pour Carrie dans Homeland. Au passage le personnage est également bipolaire, ce qui rajoute forcément une part d’incertitude à son évolution. Puisque les scénaristes recherchent le processus d’identification avec le public, ces héroïnes ne sont pas forcément des top-models, et même le surpoids n’est pas un tabou. Au passage, cela existait déjà dans les années 90 avec la série Cagney et Lacey. Les femmes peuvent être également âgées, ce qui leur permet de disposer d’une légitimité dans leur exercice de l’autorité et du pouvoir. Même dans le rapport à la violence, l’évolution est sensible, et certaines héroïnes, même femmes au foyer, peuvent se révéler particulièrement dangereuses. Dans les séries qui traitent de la vie tout court, les femmes assument leur choix, y compris en termes de préférence sexuelle comme dans Grace et Frankie.
Bien entendu, la question des abus sexuels, le contexte juridique qui peut entourer le traitement de ces affaires permet aux scénaristes de trouver de l’inspiration. Au passage on notera que la dénonciation de ces crimes semble beaucoup plus forte dans les séries américaines que dans les séries françaises, c’est en tout cas ce qu’affirme Virginie Martin.
Black live matters – la question noire dans les séries

L’appartenance à une communauté racisée pour reprendre cette expression utilisée par l’auteur et que je suis loin d’apprécier, est très largement revendiquée aux États-Unis. La question des cheveux, sans parler de la couleur de peau, apparaît régulièrement lorsque des femmes afro américaines interviennent dans des séries. Cela ne les empêche pas, comme Jessica Pearson d’être de redoutables femmes de pouvoir.
Il semblerait que le choix de Netflix de mettre en scène la communauté afro–américaine soit directement liée à celle du directeur chargé de l’inclusion, Darnell Moore, politiquement très impliquée auprès des démocrates.
L’implication de noirs dans des séries, y compris qui n’ont rien à voir avec les États-Unis comme la chronique des Bridgertone a suscité moins de réactions que celles liées à la série française Lupin, qui a permis à des racistes bien français de se lâcher littéralement à l’encontre d’Omar Sy.

Au-delà des afro américain, les autres minorités ethniques font leur apparition. Les acteurs issus des communautés indiennes et pakistanaises sont déjà très présents dans les séries anglaises, ils interviennent également dans les séries américaines. Les latinos sont présents dans toutes les configurations, aussi bien délinquants que policiers, barons de la drogue ou héros positifs. En France les Antillais et les maghrébins se retrouvent comme par un effet de miroir des deux côtés de la barrière, policiers ou voyous. Cela manque singulièrement de nuance. Faut-il dire pour autant comme Virginie Martin que cette quatrième génération issue de l’immigration ne fait pas totalement partie du paysage ? Cela se discute, même si, il faut le reconnaître, les personnages manquent parfois de complexité. Je confesse toutefois une certaine tendresse pour Chérif, ce capitaine de police qui habite en face de son commissariat.

Séries et diversité – Les red necks ont disparu !

L’homosexualité s’est très largement banalisée, y compris d’ailleurs dans une série française comme les bleus, où le personnage le plus athlétique de ce commissariat assume clairement ses préférences sexuelles.
Cela permet d’évoquer la série it’s a sin, qui raconte sans détour les premières années du sida à Londres. Le sida apparaît d’ailleurs de façon récurrente dans une série comme Urgences, qui suit l’actualité médicale sur le sujet pendant une bonne partie des différentes saisons. On notera au passage que cette série semble avoir été élaborée sur la base de quotas permettant de représenter toutes les catégories de la société américaine, avec les médecins juifs, noirs, homosexuels, latinos, asiatiques, et lorsque le personnage disparaît de la série, il se voit remplacé par une personne appartenant à la même catégorie.
On peut considérer que cette affirmation de la diversité a été une réponse à la période marquée par Donald Trump et à cet égard, il faut reconnaître que ses partisans auraient du mal à trouver dans l’offre des plates-formes de streaming des séries qui correspondent à leurs préjugés. À l’évidence le Red neck semble être le grand oublié de l’histoire ! Il apparaît plutôt sous les traits de personnages violents, brutaux, complotistes, qu’il convient de neutraliser avant qu’ils ne commettent l’irréparable.

Il semblerait que ce soit l’Amérique des séries qui auraient remporté les dernières élections présidentielles, en soutenant Biden / Harris ou plutôt Bernie Sanders.
Virginie Martin, à propos du regard que l’on peut avoir sur les trans genres a également des mots très durs à propos des séries françaises où les personnages sont surtout considérés comme des victimes, ou des caricatures. La série La mante montre également une tueuse en série transgenre, ce qui permet d’établir le lien entre ce choix et la pathologie meurtrière.

Cet ouvrage aborde de façon foisonnante cet univers des séries, et l’on pourra revenir sur la deuxième partie, celle consacrée à l’irruption de la politique dans les séries.
Disons simplement, avant de revenir sur ce sujet, que la tradition des séries politiques n’est pas nouvelle, et on se souvient de West Wing, « à la Maison-Blanche », qui relevait quasiment du cours de science politique, si l’on se donnait la peine de suivre les épisodes de façon intense. Il est vrai que le décor de l’aile ouest où se déroule l’essentiel de l’histoire, ne permet pas vraiment de s’évader.

Le titre de cette quatrième partie résume assez bien le propos, « un peu de réalisme, beaucoup de stéréotypes. Mais il est vrai que le personnel politique dans la vie réelle fonctionne également sur des stéréotypes, des éléments de langage, bref une mise en scène qui n’est pas tellement différente de ce qui est recherché par les scénaristes pour retenir l’attention du client/téléspectateur.

Présentation de l’éditeur

Netflix, PrimeVideo, MyCanal, Disney+…, les abonnements à ces plateformes de streaming grimpent en flèche et les addictions suivent. Le Covid et ses confinements ont amplifié leur emprise chronophage sur nos vies.
Ces séries auxquelles nous sommes devenus accros ne sont pas neutres. Il ne s’agit pas seulement d’un loisir. Elles font bouger nos représentations sans que nous nous en rendions compte. Sur l’identité sexuelle, raciale, les minorités, les prisons, la vie d’un grand chirurgien, des supers riches… Pour le meilleur ou pour le pire. Elles sont hypnotiques, manipulatrices mais aussi stimulantes.
L’auteur est une universitaire qui aime les séries et les connaît parfaitement. Elle a décortiqué celles qui comptent vraiment, enquêté sur les scénaristes, sur qui les payent, découvert comment fonctionnent les mécanismes d’influence sur nos neurones.
Mieux informés, nous pourrions mieux décider de nous laisser endormir ou de nous réveiller. 

INTRODUCTION

1. LES SÉRIES : UN OBJET PUISSANT

CHAPITRE 1 : TOUS ACCROS !

CHAPITRE 2 : NOS CERVEAUX SOUS HYPNOSE

CHAPITRE 3 : STORYTELLING

2. BRAS DE FER GÉOPOLITIQUE ET SÉRIES

CHAPITRE 4 : MADE IN USA

CHAPITRE 5 : NETFLIX ENTRE MODI ET ERDOGAN

CHAPITRE 6 : ISRAËL, UN PAYS PROLIFIQUE

CHAPITRE 7 : COOL JAPAN

CHAPITRE 8 : DES RELATIONS SUD-SUD, TÉLÉNOVELAS ET NOLLYWOOD

CHAPITRE 9 : L’EUROPE À LA TRAÎNE ?

3. LES SÉRIES COMME OUVERTURE AUX MONDES

CHAPITRE 10 : ENTRE FÉMINISME ET #METOO

CHAPITRE 11 : BLACK LIVES MATTER

CHAPITRE 12 : DES MONDES TRÈS QUEERS

CHAPITRE 13 : CHACUN SE RETROUVE

4. LES SÉRIES POLITIQUES, UN PEU DE RÉALISME…, BEAUCOUP DE STÉRÉOTYPES

CHAPITRE 14 : ALLIANCE, HAINE ET TRAHISON

CHAPITRE 15 : MAÎTRISER L’OPINION PUBLIQUE

CHAPITRE 16 : L’ESPRIT POLITISÉ DES SÉRIES

CHAPITRE 17 : LE POPULISTE, L’ENNEMI SUPRÊME

CHAPITRE 18 : LES RÉCITS IDENTITAIRES COMME SEUL PROGRAMME

CHAPITRE 19 : CRISE IDENTITAIRE SUR FOND DE CRISE FINANCIÈRE

CHAPITRE 20 : LE SOUFFLE DE LA CHEVAUCHÉE POLITIQUE À L’ESPAGNOLE

5. LES SÉRIES LANCEUSES D’ALERTE : LA DYSTOPIE… COMME SÉMAPHORE

CHAPITRE 21 : SURVEILLER ET PUNIR

CHAPITRE 22 : TENSIONS DE CLASSE, TENSIONS ÉCOLOGIQUES

CHAPITRE 23 : UNE EUROPE QUI BASCULE

CHAPITRE 24 : L’INDE DE MODI

CHAPITRE 25 : DYSTOPIES ET INTELLIGENCE ARTIFICIELLE, ENTRE POST-HUMANISME ET TRANSHUMANISME

CHAPITRE 26 : HYBRIDATIONS

CONCLUSION LES DRÔLES DE DAN

NOTES BIBLIOGRAPHIQUES

NOTES

ENTRETIENS AVEC L’AUTEURE

BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE

SÉRIE-GRAHIE

REMERCIEMENTS

HumenSciences.com