Toutes solidaires – lundi 18 novembre
Un documentaire réalisé par 
Anne Gintzburger

Elles sont « les Amajaunes » et elles ont pris la tête de la fronde des femmes en territoire Grand Est. Chacune est venue avec son histoire et s’inscrit dans un récit collectif qui parle de précarité et de solidarité. Anne Lyse, Emilia, Mauricette, Emi et leurs camarades se battent pour l’avenir de leurs enfants dans une région lourdement marquée par la fin des industries. Ensemble avec les gilets jaunes, les femmes défendent la liberté de pouvoir vivre dignement de son travail.

Ce deuxième volet de cinq documentaires consacrés aux gilets jaunes vu sous l’angle des femmes et de leur engagement a été tourné essentiellement à partir d’un groupe situé en Lorraine. On n’y retrouve la même sensibilité que pour l’opus précédent, celui d’une attention que les membres de cette micro communauté peuvent se porter les unes envers les autres, malgré les difficultés du quotidien.

Pour approfondir le propos sur la France des marges on pourra se référer aux études sur la désindustrialisation, et sur ses conséquences. Les villes de Lorraine avec comme mono activité la sidérurgie connaissent un chômage massif et une perte de substance sociale. On y parle des villes de Longwy, Fleurange, Pont-à-Mousson. C’est autour des ronds-points de ces cités que cette conscience sociale semble s’être réveillée, autour de trajectoires de ces femmes, actives, salariées précaires, souvent mères isolées ou retraitées avec de très modeste pension.

Emilia, Emy, Anne-Lise, Mauricette, Alice, malgré leurs difficultés font preuve de générosité, notamment pour l’une d’entre elles, Marie, âgée de 73 ans, et qui par pudeur, ne veut pas laisser entendre qu’elle ne mange pas correctement tous les jours.

Cette précarité dans le quotidien est parfaitement expliquée lorsque Émy aborde clairement ses difficultés de budget. Les chiffres deviennent à ce moment-là extrêmement concrets. Le billet de 20 € doit permettre de tenir trois ou quatre jours, et on ne peut pas parler de remplir le frigo. Cette mobilisation des gilets jaunes a d’ailleurs amené certaines de ces femmes à changer de vie. Après une jeunesse plutôt perturbée, Emy semble avoir acquis une incontestable maturité, y compris en termes de consommation. Son fils Enzo ne semble pas malheureux, bien au contraire dans cette relation fusionnelle avec sa mère qui lui consacre tous ses efforts.

Ces femmes du quotidien elles peuvent aussi déranger, parce qu’elles peuvent dire et surtout montrer de leur vie. Le surpoids de la plupart d’entre elles est aussi un marqueur social et le documentaire le montre sans fard.

Dans les échanges entre les différents personnages on sent un énorme espoir qui s’affiche. Peut-être sera-t-il déçu ? Surtout lorsque ce mouvement, du fait des violences qui ont pu l’entourer, d’une forme de récupération aussi sur laquelle documentaire est d’ailleurs très discret, semble au final dans l’impasse.

En quelques séquences on balaye ainsi toutes les difficultés qui affectent cette France « d’en bas » celle des « gens qui ne sont rien » et qui aspire, comme le disait en d’autres temps l’abbé Sieyès, « à devenir quelque chose », à défaut de tout.

Cette attention aux autres à s’exprime aussi par le travail de cette aide à domicile, qui dénonce un système inhumain dans le traitement de la vieillesse. Le prix des maisons de retraite, la faible prise en considération du travail de ses assistantes de vie, nous saute au visage.

Très joliment filmé, avec des images très léchées, ce documentaire ne montre certainement pas tout, et l’on imagine assez bien que ces femmes qui laissent entrer une caméra dans leur intimité n’ont pas voulu montrer leurs réfrigérateurs vides, la dégradation de leur cadre de vie et celui de leur logement.

Dans cet intérieur modeste on voit le petit Enzo colorier sous le regard d’amour de sa mère, histoire de rendre un quotidien bien gris, plus lumineux avec des couleurs qui sont celles de l’espoir.

Les femmes du rond-point – lundi 2 décembre
Un documentaire réalisé par 
Anne Gintzburger

Elles se sont connues sur un rond-point un samedi de novembre 2018, dans l’une de ces campagnes de Normandie où l’engagement des femmes a marqué le mouvement des gilets jaunes. Après des mois de mobilisation, Stéphanie, Catherine, Sandra, Evelyne et Christine n’ont pas baissé les bras. Le petit groupe a décidé de ne pas se quitter et de poursuivre la lutte, autrement. Les femmes ont maintenant une conviction : pour gagner du pouvoir d’achat il faut revenir à la terre.

Des femmes en colères – lundi 9 décembre
Un documentaire réalisé par 
Anne Gintzburger

Pour  Sabrina, Lydie, Marie et leurs camarades, la résistance s’est écrite sur un rond-point. Toutes ensemble les femmes gilets jaunes se dressent pour défendre l’avenir de leurs enfants et faire entendre la voix de toutes les familles précaires. A Montchanin et à Montceau-les-Mines, dans ce bassin minier marqué par des années de crise, les femmes relèvent la tête et témoignent des inégalités qui progressent. En sortant de l’ombre elles ont aussi découvert dans la mobilisation qu’elles n’étaient plus seules.

Les combattantes – lundi 16 décembre
Un documentaire réalisé par 
Anouk Burel

Loin de Bordeaux où les manifestations ont été intenses, ce film part à la rencontre d’un petit groupe de femmes Gilets Jaunes, réunies autour du rond-point Auchan Sud de Poitiers. Magali, Peggy, Françoise, Nadine et Charlotte ont lutté pacifiquement pendant un an et elles n’auraient jamais eu l’occasion de se connaître en dehors de ce mouvement. Ce film témoigne de leur lien au-delà des barrières sociales, de leur solidarité entre femmes, de la façon dont elles ont retrouvé une place et sont sorties ensemble de leur isolement.

Et sur France Ô 
Les gardiennes de l’île – Jeudi 24 octobre 2019 à 20.55

Un documentaire réalisé par 
Claire Perdrix

Elles ne se connaissaient pas il y a un an. Elles ont des âges, des parcours, des situations sociales différentes, mais elles partageaient sans le savoir une même révolte contre la vie chère, les perspectives d’avenir bouchées et le mépris de ceux qui prennent les décisions à 10 000 km de là. Pour la première fois de leur vie, les femmes réunionnaises ont décidé de ne plus se taire, de ne plus laisser aux hommes le monopole du combat. Elles sont montées au front dès le début du mouvement, vêtues de leurs chasubles jaunes, sacrifiant, s’il le fallait, leur vie professionnelle et parfois même leur vie de famille. À travers le portrait de cinq femmes, dans leur intimité et au sein du groupe, ce film est le récit d’une lutte qui perdure au-delà des barrages et qui a transformé chacune d’elles en profondeur.