Étudier la Résistance avec « le silence de la mer »
Fiche professeur
Film français, en Noir et Blanc, 86 minutes. 1948.
Réalisateur et scénariste : Jean-Pierre Melville d’après le roman de Vercors, Le silence de la mer.
Remarque : Le film a été tourné dans la pièce même où Vercors a écrit son texte.
Interprètes :
Howard Vernon (Werner, l’officier allemand)
Jean-Marie Robain (l’oncle)
Nicole Stéphane (la nièce)
Résumé succinct :
En 1941, en France, un officier allemand réquisitionne la maison d’un homme et de sa nièce pour y loger avec eux. L’officier, passionné par la culture française, parle un français parfait. Chaque soir, il fait part de ses idéaux et de sa passion pour la France à ses hôtes qui lui opposent un mutisme farouche et inébranlable, seul moyen pour eux de marquer leur hostilité à l’occupation allemande.
Un jour, l’officier part visiter Paris, le rêve de sa vie, et revient écœuré après avoir compris au contact des occupants en poste dans la capitale, la réalité du système nazi. Décidé à mourir, il demande sa mutation dans une unité combattante et quitte la maison sans qu’un seul mot ait jamais été échangé.
Commentaire :
Ce film est tiré d’une des œuvres majeures de la littérature française. Vercors a lui-même été résistant et son œuvre est la première à être éditée par les éditions de Minuit, maison d’édition clandestine créée en 1942 par le comité National des écrivains.
Tourné après-guerre, le film est un de ceux qui incarne le mieux l’esprit de résistance : Ici, il s’agit de la résistance des anonymes (l’oncle et la nièce ne sont pas désignés autrement) qui, faute de pouvoir combattre, opposent un silence farouche à l’occupant, présenté sous les traits d’un musicien et d’un homme de grande culture.
Tout en rendant hommage à la résistance silencieuse des anonymes, Vercors invitait l’Allemagne, à travers le personnage de von Ebrennac, à retrouver sa tradition humaniste afin de s’opposer à la barbarie hitlérienne, destructrice de la culture.
L’œuvre de Melville conserve la force de l’œuvre de Vercors notamment grâce à l’ambiance qui s’en dégage et à l’interprétation d’Howard Vernon, connu plutôt pour ses rôles tout en démesure d’officiers allemands qui offre ici un portrait d’officier érudit et sensible tout en finesse et en retenue.
Fiche élève
Questionnaire sur le film Le silence de la mer :
Attention, ce questionnaire n’est pas linéaire.
Technique filmique :
– dans l’analyse filmique comment se nomme la voix qui située hors champ se fait entendre au fur et à mesure de l’histoire ? Ici, quel est son rôle ?
– la quasi-totalité du film se déroule dans la pièce principale de la maison : comment s’appelle ce procédé qui consiste à faire évoluer l’action dans un lieu fermé ?
L’officier allemand :
– Au cours du film, que nous révèlent les longs monologues de l’officier sur ses traits de caractère, son éducation, sa culture ? sur lui, en général ?
Quelle est la phrase qui, invariablement, clôt les monologues de l’officier ?
– Pourquoi l’officier raconte-il l’histoire de la Belle et la Bête ? que veut-il symboliser ?
– Quel est l’idéal caressé par l’officier au sujet de l’Allemagne et de la France ?
– l’officier attend beaucoup de temps pour reparaître devant ses hôtes après son retour de Paris ? que s’est-il passé là-bas ?
– Quel est le sens de la décision de l’officier ? pourquoi veut-il être affecté dans une unité combattante ?
L’oncle et la nièce : des résistants :
– Pourquoi, alors que l’oncle et la nièce restent silencieux, l’officier allemand dit-il « j’éprouve une grande estime pour les personnes qui aiment leur patrie ? » au lieu de se fâcher de leur mutisme ? qu’est-ce que cela signifie ?
– Pourtant les sentiments de la nièce évoluent au cours du film à l’égard de l’officier. Comment est-ce montré ?
– L’oncle et la nièce ne parlent qu’à certains moments précis du film. Lesquels et pourquoi ?
Conclusion : Quel type de résistance, l’oncle et la nièce pratiquent-ils à l’égard de l’officier ?