2 affiches peuvent illustrer à merveille la marche à la guerre à la fin des années 1930.
– « Alexandre Nevski » de Sergueï Eisenstein (1938)
– « La grande illusion » de Jean Renoir (1937)
Le film d’Eisenstein est une commande et un véritable film de propagande contre l’expansionnisme nazi : les chevaliers teutoniques avec leurs casques dignes de ceux de la Wermacht sont prêt à envahir l’URSS. Les boucliers et les protections défensives des soldats apparaissent comme de véritables rangées de panzers prêts à se lancer dans la Blitzkrieg.
Sa projection fut interdite en 1939, après la signature du pacte germano-soviétique. Le film réapparait sur les écrans lorsque, fin 1941, Hitler se lance à la conquête de la Russie. Un moyen de motiver les sentiments patriotiques en ravivant la flamme d’Alexandre Nevski, prince du XIIIe siècle et héros national russe qui bâti l’envahisseur venu d’Allemagne.
Le film de Jean Renoir est quand à lui, purement pacifiste ; il fut d’ailleurs interdit pendant l’Occupation allemande. Il raconte l’évasion de prisonniers français détenus en Allemagne pendant la 1ere Guerre Mondiale.
En face d’eux leurs geôliers allemands se montrent particulièrement humains.
Le titre du film peut-être sujet à interprétations diverses : illusion d’une guerre courte ? Illusions sociales dans les rapports entre soldats issus de milieux ouvriers ou aristocrates ?
Pourtant l’image renvoi rapidement aux élèves la vision de la guerre à venir : le soldat allemand avec son casque à pointe brise tout espoir de paix, symbolisé par la colombe. S’en est fini de la « Der des Der ».
Finalement ces 2 affiches s’inscrivent bien dans la problématique d’un cours sur l’Europe des années 1930 : entre nationalismes et pacifisme.