Les élèves ont visionné le film dans le cadre de Collège au cinéma. L’exploitation des 400 coups s’inscrit dans le cadre des chapitres d’histoire La croissance économique, l’évolution démographique et leurs conséquences sociales et culturelles et de la France depuis 1945. Il sert de lian et permet de réinvestir des connaissances acquises précédemment (Les institutions de la V° République).

Le contexte historique

1. A quelle date le film a-t-il été tourné ?

1958

2. Quel événement historique marque cette année ?

Changement de république, retour de De Gaulle au pouvoir, guerre d’Algérie.

« Les 30 glorieuses »

Extrait du film : 0h 10′ 36.

1. Décrivez le logement occupé par la famille d’Antoine.

Logement exigü, deux pièces, pas de chambre pour Antoine, pas d’ascenseur.

2. Quel est le loisir du père d’Antoine ? En quoi est-ce emblématique des « 30 glorieuses » ?

Il se passionne pour les rallyes automobiles : sa teuf teuf. Il dépense beaucoup pour l’équiper : sorte de tuning. Fanion affiché dans l’appartement : rallye Montecarlo, extraits de journaux sportifs, coupes gagnées.
C’est l’essor de l’automobile de loisirs : cf publicité de la Dauphine, accès au crédit.

3. Quel métier exerce la mère d’Antoine ? En quoi est-ce emblématique des « 30 glorieuses » ?

Elle est secrétaire. C’est emblématique des « 30 glorieuses » car cela symbolise l’essor du travail féminin.

Une société en crise morale

Extrait du film : 1h 16′ 34.

1. Qu’apprend-t-on sur le passé de la mère d’Antoine ? En quoi est-ce révélateur du contexte moral ?

Elle est fille mère : elle a fauté. Julien l’a épousé et reconnu l’enfant. C’était le seul moyen pour elle de se refaire une morale. C’est révélateur de la société bloquée d’avant 1968.
L’avortement est interdit, ainsi que la contraception. Le mouvement féministe n’a pas encore gagné.
On apprend par ailleurs qu’elle a un amant : preuve d’émancipation mais d’un autre côté, elle couche avec son patron : harcèlement sexuel.

2. Comment régle-t-on le problème des mineurs délinquants ?

On les enferme et on les brime.

Un film emblématique de la Nouvelle Vague.

Les quatre cent coups… d’épée dans l’eau

« Et disons tout de suite que si vraiment les quatre cent coups a été l’évènement majeur des journées de Cannes – comme s’efforcent de le faire admettre certains milieux spécialisés – c’est que le critique de cinéma François Truffaut avait bien raison de stigmatiser l’indigence artistique et intellectuelle de ce Festival. Cette fois-ci, la montagne a accouché d’une souris et le spectateur moyen ne va pas manquer de s’en apercevoir, à qui l’on a rebattu les oreilles de ce film fracassant qui ne casse rien… non d’ailleurs que le film de Truffaut soit absolument indigne d’intérêt. D’une bonne portée morale, il sera vu en famille et servira d’argument contre l’école buissonnière et le manque d’imagination de cet écolier devant sa copie ; mais l’histoire que conte Truffaut a les maladresses d’un chapitre de morale et la fadeur d’un morceau réalisé sans imagination. On notera avec regret l’absence complète d’originalité dans le ton, l’insistance réitérée à accuser certaines scènes, insistance qu’on ne sait à quoi attribuer au juste. Est-ce pour souligner des notations essentielles à l’intention des spectateurs longs à comprendre ? Est-ce plutôt pour faire du remplissage ? L’indignité des parents, l’imbécilité des maîtres d’école, l’horreur des traitements de police (avec gros plans de barreaux sur visage d’enfant), l’inhumanité du centre de redressement… Ce plaidoyer est bien lourd et son développement si conventionnel qu’il travaille mal à nous persuader de l’habileté de son metteur en scène. »

Claude Casa, Juvénal, 19 juin 1959.

Une découverte vient d’être faite.

« Les grands moments des 400 coups sont muets comme les grandes douleurs : c’est l’inoubliable trajet nocturne du fourgon cellulaire… ; c’est la non moins inoubliable séquence finale… En dépit de cette sobriété, presque de cette sécheresse, notre gorge se noue, peu de fins de films ont été aussi émouvantes. Pourquoi ? Le secret de ces derniers plans est indicible. On en comprend le mécanisme sans le percer. Il y a d’abord la longueur : Antoine court interminablement suivi en travelling en un seul plan ; c’est naturellement qu’il s’essoufle, se fatigue, commence à ralentir sa foulée. C’est aussi qu’il court vers la mer, symbole pour lui de l’inconnu et de l’avenir ; sur son visage vers nous retourné, on peut lire en une seconde qu’une étape est franchie, qu’un voyage au bout de la nuit se termine, que quelles que soient la suite et les angoisses de la suite, la découverte vient d’être faite et qui porte en germe la générosité et la beauté morale. »

Jacques Doniol-Valcroze, Cahiers du cinéma, n°96, juin 1959.

Aprés avoir lu les deux articles, classez les idées développées dans le tableau.

Article de Juvénal

leçon de morale

film familial

critique négative

message de Truffaut non compris

Article des Cahiers du CinémaAttention : les Cahiers du Cinéma sont la revue où travaillait François Truffaut !

Emotion

longueur bienfaisante

preuve de génie

Les 400 coups sont un film emblématique de la Nouvelle Vague : ce mouvement cinématographique est né en 1959 avec les 400 coups. Les films de la Nouvelle Vague abordent des sujets nouveaux, proches de la réalité (en opposition avec ce que l’on faisait avant la seconde guerre mondiale), une liberté dans le ton et la manière de filmer.