L’odyssée des minéraux, un documentaire éclairant pour nos usages technologiques … et leurs questions géopolitiques.
https://www.arte.tv/fr/videos/102843-000-A/l-odyssee-des-mineraux/
Le propos général du reportage tourne autour des riches propriétés des minéraux qui intéressent l’être humain à plus d’un titre. Le déroulement est chronologique.
Un symbole de puissance et un élément de développement civilisationnel
L’année 1922 voit la mise à jour de la sépulture de Toutankhamon avec notamment des objets comme une dague sertie de pierres précieuses. La lame de la dague interpelle les chercheurs car elle contient du fer météoritique détaché d’un fragment d’astéroïde. Le fer a été glané au sol mais il est mélangé à d’autres éléments dans les minéraux. C’est bien longtemps après qu’on arrivera à l’extraire en chauffant la roche.
Les minéraux sont vus comme des dons des Dieux. Entre 9000 et 5000 avant notre ère, on trouve de l’or, du cuivre, de l’argent et on les utilise comme ornements. Le cuivre est présent naturellement sur terre et il n’y a qu’à ramasser pour le fondre et le modeler. D’autres minéraux permettent de produire du cuivre, des minerais de cuivre. Ainsi le cuivre devient abondant et accompagne le développement et l’effondrement d’empires.
Vers Chypre, la ressource est abondante. Le cuivre devient un produit d’exportation. Les échanges commerciaux et les guerres se développent autour de la Méditerranée.
Les métaux permettent l’industrialisation et font tourner les têtes, notamment l’or qui ne s’altère pas, il devient l’apanage des puissants. Ses gisements sont rares. Ainsi, au XVIe siècle, les conquistadors découvrant les richesses de l’empire Inca se mettront à les piller pour les refondre en Occident.
Les ruées vers l’Or créent des villes entières et de nouvelles sociétés.
Un outil de développement technologique au fort coût écologique
Voici une plus-value précieuse de L’odyssée des minéraux, et qui peut par exemple servir en HGGSP dans le thème sur l’environnement. Plus de 5000 minéraux seront étudiés par les hommes. Grâce à eux, on peut construire, soigner, créer mais également détruire.
On a identifié désormais des « terres rares », aux multiples propriétés : électromagnétiques, électroluminescentes, résistantes aux chocs thermiques et mécaniques. Elles servent les technologies modernes.
Mais il y a un grand paradoxe à vouloir les exploiter massivement au regard de leur coût écologique. Ces « terres rares » ne sont pas si rares mais en fait peu concentrées dans les minerais. Leur raffinage doit se faire avec des produits toxiques. Du point de vue géographique, c’est la Chine qui en a quasiment le monopole et qui défigure les paysages pour parvenir à les extraire.
Il faut 40 métaux et terres rares pour faire un smartphone.
Le tantale fait partie de ces métaux critiques. D’abord sans utilité, il sert maintenant pour faire des composants électroniques.
Le coltan est quant à lui présent au Congo. Des vallées entières vivent de cette ressource. Il y a nécessité de creusement à la pioche et pelle. Des conflits très meurtriers découlent de cette exploitation avec des milices locales qui s’affrontent et un arrière-plan de mafia et de contrebande. On le surnomme le « minerai du sang ».
La mise en réseau des villes demande une forte quantité de cuivre et d’étain et les réserves baissent toujours.
Conquérir le minerai dans l’espace ?
Rares sont les territoires non encore cartographiés et explorés.
Aussi, des réflexions émergent pour voir si les fonds marins et la conquête spatiale surtout peuvent constituer des pistes. En 1967 a été signé le traité de l’espace qui garantit la liberté d’accès et d’exploration à tous mais sans exploitation possible d’un corps céleste.
Depuis, des décrets sont apparus : en 2015, le « Space Act » permet aux américains de s’approprier les contenus de l’espace et d’autres pays leur ont emboité le pas. Environ 5 % des astéroïdes auraient des richesses (platine, cobalt, nickel, titane). L’astéroïde « Psyché » serait composé à 50 % de minerai. Sa valeur est estimée à 700 quintillions de dollars, soit 2 millions de fois le PIB mondial. Il couvrirait les besoins des terriens pour un bon moment.
Mais son procédé d’exploitation serait complexe. Il faudrait purifier sur place. Alors, prédiction visionnaire ou nouvelle chimère ?
L’odyssée des minéraux – Conclusion
Comme nous commençons à le faire pour les végétaux et les animaux, il faut sérieusement réfléchir à nos besoins en minéraux dont l’extraction a un coût environnemental très élevé.