Les élèves sont souvent intéressés par les questions policières, les énigmes. Des éléments théoriques existent comme par exemple dans ce numéro dédié de la revue Echogeo, des ouvrages jeunesse se penchent également sur le sujet.
Pour des élèves suffisamment matures, les éléments contenus dans ce reportage peuvent intéresser la dimension spatiale de l’enquête policière et ainsi contribuer à développer des compétences en géographie.
L’idée générale est que la criminalistique a tout intérêt à bénéficier du concours interdisciplinaire des domaines complémentaires, notamment ceux liés à la nature.
Récolter des traces est essentiel.
Le pollen
Une première entrée tient à l’analyse du pollen (la palynologie) dans un but médico-légal. Il s’avère que celui-ci se converse plusieurs siècles.
Le lieu de la découverte n’est pas forcément le lieu du crime. Ainsi, un corps trouvé dans une couverture sur un lieu donné aura pu être transporté après coup, d’où l’intérêt de l’analyse de la couverture pour tenter d’identifier la présence d’un pollen d’une espèce d’arbre qui pourrait se trouver ailleurs que sur le lieu du crime.
Parfois, les premières conclusions peuvent être remises en cause. Le cas de la célèbre éruption du Vésuve datée d’août – 79 aurait pu avoir eu lieu en octobre : des échantillons de pollen retrouvés dans les narines des défunts montraient des traces de lierre dont la floraison est justement tardive. Mais ce n’est que sur les enfants que les traces ont été retrouvées et le fait est que le pollen a été utilisé dans des préparations médicamenteuses et a donc été introduit volontairement dans les narines dans un but thérapeutique. Ainsi la première hypothèse s’est vue invalidée.
Le sol
Le sol est un autre allié de choix. La comparaison d’échantillons prélevés sur la victime avec des échantillons issus de l’environnement du suspect principal permet d’y voir plus clair.
L’Ecosse est assez pionnière en la matière. Les archives des sols écossais sont immenses : plus de 4 tonnes, 50000 échantillons issus de 15000 endroits différents, plus de 2 kms linéaires de rangement et ce, depuis 1930. Les sols ne sont pas étudiés dans tous les pays dans un but médico-légal mais l’Ecosse a su inspirer le Brésil qui s’y est mis également.
Les insectes
Le temps joue aussi dans les affaires criminelles et les mouches apparaissent ici de précieuses alliées.
Elles permettent de déterminer l’heure d’un décès quand on dépasse les 2 jours. On compte 8000 espèces de mouche en Europe centrale, ce qui n’est pas sans compliquer la tâche des entomologistes médico-légaux. Ainsi il y a nécessité de tests ADN pour les insectes face à cette énorme diversité. Les traces d’hydrocarbures des mouches sont à rechercher sur les corps pour dater des décès.
Les traces de sang
Non relié aux dimensions spatiales de la nature, ce dernier axe s’avère tout aussi intéressant que les autres. Il s’agit là de la morphoanalyse des traces de sang. Combien de frappes y-a-t-il eu ? Sous quels angles ? Avec quelle intensité ? Et quelles formes prennent les traces ? Quelles tailles ont-elles ? Quelle a été leur distribution ? Le nettoyage des traces sur un sol par le meurtrier est une précaution insuffisante si celui-ci n’a pas pris soin de nettoyer le mur également.
La conclusion tourne autour de l’idée que les progrès scientifiques et technologiques font que les traces à récolter peuvent devenir de plus en plus petites et concourent à davantage de précision dans les conclusions tirées.
Le documentaire n’est plus disponible à ce jour sur Arte … en espérant son retour prochain !