SHLOMO SAND, Le XXième siècle à l’écran, Seuil, Paris, 2004, 528 pages.
Dans son ouvrage Le XXième siècle à l’écran, Shlomo Sand professeur d’Histoire contemporaine à l’université de Tel-Aviv propose une analyse synthétique des modes de représentations audiovisuelles des grands évènements qui ont bouleversé le XXième siècle.
Pour se faire, il utilise comme source d’étude une centaine de films occidentaux (principalement américains et européens) de l’époque du muet à nos jours. Dans son corpus, il englobe ainsi non seulement les films art et essai, les films grands publics mais aussi les documentaires et les fictions destinées au petit écran.
Tous ces films constituent la base documentaire à partir de laquelle, il articule son travail autour de huit chapitres thématiques.
– la formation des démocraties
– les représentations de la Grande guerre
– la naissance du communisme
– l’avènement des crises économiques
– la montée du fascisme
– la mise en place du nazisme et de la shoah
– les évènements de la guerre froide
– la colonisation et la décolonisation
Ces huit thèmes intéressent alors le professeur d’histoire et de géographie dans la mesure où ils correspondent aux principaux chapitres des programmes d’histoire et de géographie de troisième, de première et de terminale.
Par ailleurs, ce qui attire également notre attention dans l’ouvrage de l’universitaire ce sont les rapports du cinéma à l’Histoire qu’il développe.
En effet, à l’instar de Marc Ferro, Shlomo Sand présente le cinéma à la fois comme un témoignage sur une époque donnée mais aussi comme un instrument de l’élaboration et de la construction des mémoires collectives.
En ce sens, il se demande si le film historique ne se pose pas en concurrent effronté du discours officiel que propose le livre d’Histoire ? Et si ses stratégies narratives ne sont pas plus efficaces et plus fortes que celle du langage écrit ?
Poser ces questions, c’est alors s’interroger sur la construction d’une historiographie filmique spécifique. C’est aussi pour nous, professeurs d’histoire et de géographie exerçant dans le secondaire, l’occasion de réfléchir à une exploitation pertinente du film d’Histoire dans les classes…