Le film

Daquin
Daquin

Je me suis essentiellement appuyé sur les travaux d’Estelle Caron, spécialiste du film (voir la bibliographie).

L’étude de ce film ne pourrait intéresser – a priori – que les professeurs exerçant leurs activités dans les anciens bassins houillers notamment celui du Nord-Pas-de-Calais ou celui de Lorraine. Cependant, il permet à tous de découvrir une activité spécifique mais aussi primordiale de l’histoire industrielle du pays : l’extraction du charbon de terre. Jusqu’au milieu des années 1950, la houille a été, en effet, le principal combustible énergétique et industriel du pays. Ce film permet aussi de découvrir la condition ouvrière.

D’un certain côté, le film fait du mineur un héros (le projet du film est mis en route au moment de la « bataille du charbon » pour la reconstruction du pays après la Seconde Guerre mondiale). Mais, d’un autre côté le caractère implacable de la condition des mineurs (hommes, femmes et enfants) est dénoncé.

Le réalisateur Louis Daquin qui était affilié à la CGT a obtenu l’accord des Houillères du Bassin du Nord-Pas-de-Calais (dirigées alors par un membre de la Fédération des travailleurs du Sous-Sol proche de la CGT et du PCF) pour mettre en route son projet. Mais, l’écriture du scénario (par Vladimir Pozner à l’automne 1947) et le tournage du film (printemps et été 1948) ont subi l’évolution du contexte politique national : les communistes qui participaient au pouvoir depuis la libération quittent le gouvernement en mai 1947 et par conséquent la tête des HBNPC. La nouvelle direction des Houillères respecte le contrat avec réticence et impose des coupes, des restrictions et des modifications au scénario : l’évocation de la catastrophe des mines de Courrières en 1906 est très édulcorée (pas de mise en cause des compagnies, diminution du nombre de victimes, changement des noms de personnes et de lieux) ; la silicose du mineur (grave maladie respiratoire due à l’accumulation de poussières qui se durcissent dans les alvéoles pulmonaires), reconnue après maintes difficultés en 1945, n’est pas du tout évoquée.

Le film est sorti au mois de mai 1949 mais il est mal reçu par la presse qui critique les convictions politiques du réalisateur et qui trouve le film trop peu spectaculaire.
Louis Daquin a voulu donner à ce film de fiction un aspect réaliste en montrant le quotidien des mineurs, en tournant une grande partie des scènes en extérieur (Lens, fosse n°6 de Liévin), et en reconstituant minutieusement des galeries pour les scènes du fond.

La narration du film est continue exceptés trois « flash-back » : les premières exploitations minières, une grande catastrophe minière, la grève anti-allemande de 1941.

Résumé

Un jeune ingénieur, Larzac, se présente à la fosse. Il déborde de bonne volonté et entend entrer en contact avec les mineurs. L’ingénieur-chef veut lui démontrer au contraire que seule l’autorité compte. Marie et Georges, comme Louise et Marek, s’aiment. Tous quatre travaillent à la mine. En dépit des difficultés matérielles ou morales, les deux couples s’unissent. Georges ne voudrait pas que sa femme travaille, mais Marie entend continuer pour que son petit frère Roger puisse choisir un autre métier. Marek, polonais d’origine, voudrait regagner son pays natal. Roger descend sans enthousiasme au fond mais finit par accepter sa condition. La vie continue.

L’acitivité pédagogique

– En 1ère L/ES et S (« L’Âge industriel … du milieu du XIXe siècle à 1939 »). On peut également l’utiliser en 1ère STG en retravaillant le questionnaire dans le cadre du sujet d’étude « les mutations d’une filière économique ». Certes le film date de l’après-seconde guerre mondiale mais les conditions de vie et de travail des mineurs décrites dans le film étaient les mêmes dans l’entre-deux-guerres. Et la modernisation du fond est postérieure au film. Un flash-back permet de voir les conditions de travail (montrées de manière assez exagérement dramatiques dans le film) au début / milieu du XIXe siècle.

– le film est projeté en totalité, soit 1 h 41. Les élèves ont eu le questionnaire après la vision du film mais je leur avais demandé de faire attention aux activités et aux conditions de travail au fond, au jour, aux différents loisirs (assez spécifiques) des familles de mineurs.

– la réaction des élèves a été trés positive. Pour certains, ils voyaient « en image » certains récits de leurs grands-parents (surtout sur la vie quotidienne).

Téléchargements

– La fiche de présentation

– les fiches de travail pour les élèves : la fiche et sa correction