Ah, « L’Aube Rouge ». Cette relique des années 80 qui sent bon les raiders.
Parlons franchement : le film original de John Milius n’a jamais prétendu être un chef-d’œuvre cinématographique. Il arrive juste après Conan et, bien entendu, la comparaison fait mal. Basil Poledouris a été embarqué avec son compère et si la bande originale n’a pas le souffle de Crom, elle n’en reste pas moins efficace.
Ce premier volet est un fantasme anti-communiste bourré de testostérone, servi avec une généreuse portion de Patrick Swayze et une brochette de futurs acteurs stars dont Charlie Sheen qui retrouvera bientôt les armes sous la houlette d’Oliver Stone pour Platoon. Mais quelle sublime naïveté dans sa paranoïa ! Quel délicieux mélange d’héroïsme adolescent et d’angoisse nucléaire ! Un film qui sentait la poudre à canon et la Guerre froide, une époque en apparence basique où l’on savait qui haïr ; il suffisait de chercher faucille et marteau. Au pire une étoile rouge.
Et puis arrive 2012 et son remake. Crom, quelle chute ! Si le premier était une vision fiévreuse mais sincère d’un conservateur paranoïaque, le second ressemble à un devoir scolaire bâclé la veille du rendu, avec l’aide d’une IA en guise de relecteur final, mais sans prompt adapté. Chris Hemsworth a beau déployer tous ses muscles, il ne parvient pas à sauver ce navire qui prend l’eau de toutes parts. Le plus pathétique ? Ces Nord-Coréens devenus les grands méchants après que les producteurs, tremblant de peur de froisser le marché chinois, ont refait le montageVoir l’article de Première « Red Dawn : le remake revu et corrigé avant sa sortie ».
Asseyez-vous. Imaginez un instant si le film original avait remplacé les Soviétiques par des Est-Allemands soutenus par des Angolais pour ne pas froisser Moscou ! L’absurdité même pour espérer vendre le film en Asie. En 2008-2009, au moment du tournage, la Chine était quotité négligeable. En 2011-2012, elle est devenue un marché porteur qu’il ne faut pas froisser.
Alors oui, bien entendu, le film de 1984 est un peu trop dans tous les sens du terme – trop patriotique, trop paranoïaque, trop manichéen, trop basique – mais c’était un excès assumé, une œuvre qui transpirait la conviction. Le remake de 2012, lui, n’est qu’une sorte de coquille vide, un produit marketing habillé de quelques explosions correctement filmées. Où sont passés l’âme et l’authenticité rugueuse qui faisaient le charme du premier ?
Le pire c’est que le film débute par une mise en perspective qui se veut sérieuse. 2088. La crise financière. Le désordre gagne le monde. Les attaques cyber se multiplient. Obama milite pour un désengagement de la gestion des crises syrienne, irakienne, afghane. Et oui, avec la mission de gendarme du monde, il n’y a plus de assez de troupes pour défendre le pays ! Cette approche a du sens. Avec le recul, le monde dans lequel chacun semble devoir se refermer sur soi (notre « soi » français entrant en concurrence avec un « soi » plus européen) et penser avant tout à la puissance, n’est pas né en 2022 ou 2014 sur les théâtres d’opération ukrainiens. 2008 et la crise financière doit être pensé comme un tournant nettement plus percutant pour comprendre ce qui se passe aujourd’hui. Cette introduction du film offre finalement le meilleur moment de ce remake.
Pourquoi faire dans le subtil ?
Pour coller avec l’original l’invasion début avec une gigantesque opération aéroportée. Dans la région de Seattle des centaines d’appareils noircissent le ciel et déversent des troupes avides de dévorer les mangeurs de hamburgers. Mais comment, par tous les diables, une flotte aérienne aussi grande a pu traverser le Pacifique sans se faire repérer ? Comment la défense US a-t-elle été aussi vite dépassée ?
Les Cubains débarquent avec les Soviétiques, à la surprise générale. Pas totalement crédible, mais passons
Les Nord-Coréens, après avoir traversé le Pacifique dans des avions russes débarquent chez l’Oncle Sam, sans s’être fait repérer de la préparation au voyage. Là ça commence quand même un peu mal, surtout dans le pays de Snowden
Très vite les explications arrivent avec Thor le Marine à la mâchoire carrée : il y a des complicités en interne (le fameux complot intérieur), il y a le soutien des Russes (en 1984 les Cubains sont les auxiliaires, là ce sont les Russes qui secondent les Nord-Coréens, tout est normal) et, surtout, il y a le Deus Ex machina ultime : l’immense puissance technologique nord-coréenne a mis au point une arme qui a grillé en quelques minutes tous les systèmes électriques des USA, et coulé les sous-marins en même temps. Pourquoi préciser les sous-marins ? Sans doute pour que ça fasse plus crédible. Voilà pour l’explication. C’est idiot, complètement absurde, mais c’est le scénario. Surtout on ne peut plus dire que ce sont les Chinois donc allons-y, prenons un pays qui a le PIB d’un département français, ça va passer.
Une fois qu’on a poussé le ridicule aussi loin, le reste suit logiquement. Les filles trop jolies pour être crédibles en guerrières farouches (en quelques jours on passe quand même de Pom Pom Girl à un mixe entre Sonja la Rouge et Xena la guerrière – toutes mes excuses pour ces deux valeureuses guerrières), les dialogues bourrés de clichés, cette manie de militariser des adolescents qui devraient être des combattants de guérilla improvisés… Sans doute ont-ils profité des leçons passées à jouer devant Call of Duty Modern Warfare qui est cité comme source d’entrainement.
Le Marine qui deviendra Thor parle de ses modèles : Vietcong, Moudjahidin, Minutemen. Oui mais voilà, personne n’y croit. On a juste envie de filer des claques au petit frère capricieux, destiné à devenir le chef de la résistance après un stage réussi où il a pu tester la puissance d’un cours express et s’entrainer au tir avec des … jouets.
L’archétype du petit con qui doit devenir le boss ultime d’une résistance héroïque
Tout sonne donc creux et faux dans cette version 2.0 ridicule. Certes, quelques scènes d’action sont bien chorégraphiées (30 ans plus tard, heureusement que l’on sait exploiter les progrès techniques), mais elles ne servent qu’à masquer le vide sidéral d’un scénario sans âme, avec ses méchants sadiques et globalement assez idiots pour se faire berner par des adolescents pas très fins.
Alors oui, le remake pourrait plaire à certains pour accompagner une soirée arrosée. L’idée de braquer un Subway pour se nourrir a son petit charme.
Il y a peut-être un message caché : ce sont des partisans de José Bové luttant contre la malbouffe
Mais franchement, entre la fièvre créative d’un Milius obsédé par sa vision du monde et le calcul froid d’un studio cherchant à recycler une marque nostalgique sans froisser personne, le choix est vite fait. Juste retour des choses, ce remake a été un échec commercial.
Le premier « L’Aube Rouge » était un film d’époque qui reflétait parfaitement son temps – pour le meilleur et pour le pire. Le second n’est qu’un écho affaibli, un produit dérivé sans conviction qui ne sait même plus à qui il s’adresse ni ce qu’il veut dire. Un peu comme notre monde post-Guerre froide, finalement : moins lisible, moins cohérent, et infiniment plus cynique.
Une fois les séances passées, le temps fait son œuvre. Les questions affluent finalement. Et s’il y avait quelque chose à tirer de ce duo ?
Un peu de réflexion, tout de même ?
« L’Aube Rouge » représente à dire vrai un cas éclairant d’étude cinématographique où deux versions d’un même récit, produites à près de trois décennies d’intervalle, offrent un miroir saisissant des transformations géopolitiques mondiales. Je me propose ici d’examiner comment ces deux œuvres, loin d’être de simples divertissements, constituent des artefacts culturels significatifs témoignant des préoccupations stratégiques, des peurs collectives et des paradigmes sécuritaires de leurs époques respectives. Comment ces films illustrent l’évolution des conceptions de la guerre, des menaces et de la sécurité nationale ?
Contexte de création : des films ancrés dans des mondes géopolitiques distincts
« L’Aube Rouge » (1984) : le paroxysme de la Guerre fraiche
Le premier « Red Dawn » émerge dans un contexte international particulièrement tendu. Réalisé par John Milius, figure connue pour ses positions conservatrices et son anticommunisme affirmé, le film voit le jour durant ce que les historiens, à la suite de Léonid Brejnev, qualifient aujourd’hui de « guerre fraiche » (1979-1985) :
- Contexte politique : l’administration Reagan (1981-1989) a adopté une rhétorique particulièrement offensive envers l’URSS, qualifiée d’Empire du Mal. La doctrine Reagan marque une rupture avec la politique de détente des années précédentes.
- Tensions militaires : le déploiement des missiles Pershing II en Europe, la création du programme IDS (Guerre des étoiles), l’invasion soviétique de l’Afghanistan (1979) et les interventions américaines en Amérique centrale créent un climat de confrontation directe.
- Climat culturel : les années 1980 sont marquées par une culture populaire imprégnée de la menace nucléaire et d’une possible invasion soviétique (films, littérature, musique).
Le film s’inscrit parfaitement dans ce que les spécialistes des relations internationales nomment un imaginaire de sécurité où l’ennemi – clairement identifié et territorialisé – menace directement l’intégrité du territoire national américain.
« L’Aube Rouge » (2012) : l’ère post-11 septembre et le nouvel ordre mondial
Le remake de 2008-2012, réalisé par Dan Bradley, émerge dans un paysage géopolitique fondamentalement transformé :
- Contexte post-Guerre froide : la menace communiste a disparu, remplacée par de nouvelles inquiétudes liées au terrorisme international, à la montée en puissance de la Chine et à la résurgence d’une Russie assertive sous Vladimir Poutine.
- L’héritage du 11 septembre : les attentats de 2001 ont profondément reconfiguré la perception américaine des menaces, avec l’émergence d’un nouveau paradigme sécuritaire centré sur les menaces asymétriques et transnationales.
- Crise économique mondiale : le film est produit dans le sillage de la crise financière de 2008, qui a fragilisé la position hégémonique américaine et renforcé le sentiment de vulnérabilité nationale.
- Nouvelles technologies : l’avènement du cyberespace comme nouveau domaine de confrontation stratégique introduit une dimension absente du film original.
Ces éléments contextuels expliquent pourquoi, initialement, les envahisseurs devaient être chinois avant que des considérations commerciales (le marché chinois étant devenu crucial pour Hollywood) ne conduisent les producteurs à modifier le scénario pour faire de la Corée du Nord l’agresseur principal, soutenue en coulisse par la Russie – un choix qui illustre parfaitement les nouvelles complexités géopolitiques.
Analyse des thèmes : L’évolution des représentations de la menace
La mutation des formes de guerre
Version 1984 : la guerre conventionnelle
Le film original présente une invasion classique suivant les doctrines militaires soviétiques de l’époque :
- Assaut aéroporté massif ciblant les centres stratégiques
- Déploiement de forces mécanisées conventionnelles
- Occupation territoriale avec mise en place d’une administration militaire
- Tactiques de contre-insurrection inspirées des méthodes soviétiques en Afghanistan
Cette représentation correspond au modèle de guerre interétatique conventionnelle qui dominait la pensée stratégique de l’époque. Ce modèle présuppose une distinction claire entre civils et militaires, entre front et arrière, même si les civils sont victimes des combats.
Version 2012 : les fantasmes de la guerre « hybride »
Le remake adopte une vision beaucoup plus contemporaine du conflit, intégrant ce que certains stratèges nomment désormais la « guerre hybride » :
- Attaque électromagnétique préalable neutralisant les communications et systèmes électroniques (EMP)
- Combinaison d’actions militaires conventionnelles et non-conventionnelles
- Utilisation d’unités spéciales et infiltration préalable
- Exploitation des vulnérabilités technologiques de la société américaine
Ce changement illustre parfaitement la transformation pensée alors, concernant les nouvelles formes de conflictualité où les lignes entre guerre conventionnelle, terrorisme, guérilla et criminalité s’estompent. Le film de 2012 intègre également la notion de guerre dans la profondeur où les infrastructures civiles deviennent des cibles légitimes.
Les représentations de l’ennemi : du monolithique au diffus
Version 1984 : l’ennemi idéologique clairement identifié
Le film original présente un ennemi communiste unifié et cohérent :
- Coalition soviéto-cubaine avec idéologie explicite
- Officiers soviétiques stéréotypés (Colonel Bella)
- Motivation claire : expansion du communisme
- Dimension civilisationnelle du conflit (Est contre Ouest)
Version 2012 : l’ennemi asymétrique et multiforme
Le remake présente une menace plus complexe et moins lisible :
- Coalition nord-coréenne soutenue en coulisse par d’autres puissances
- Menace techno-centrée (cyberattaques, technologies avancées)
- Motivations économiques et géostratégiques plus que purement idéologiques
- Exploitation des vulnérabilités internes américaines (dépendance technologique, crise économique)
Ce glissement reflète la complexification des menaces et l’émergence d’acteurs hybrides dans le paysage stratégique contemporain.
Le rapport à la technologie et l’innovation militaire
Version 1984 : la primauté du facteur humain
Le film original valorise les compétences traditionnelles et la résilience :
- Les adolescents résistent grâce à leurs compétences de chasseurs et leur connaissance du terrain
- Peu d’accent sur la technologie avancée
- Valorisation de la ruralité américaine comme creuset de résistance
Version 2012 : la guerre technologique
Le remake place la technologie au cœur du conflit :
- L’attaque commence par une neutralisation électronique massive
- Les résistants cherchent activement à s’emparer des technologies adverses
- La maîtrise des communications devient un enjeu central
- Introduction d’éléments de guerre cybernétique
Cette évolution reflète la révolution technologique dans les affaires militaires (RAM), où l’innovation devient un facteur décisif dans l’équilibre des forces.
Réception et impact : des résonances différentes
« L’Aube Rouge » (1984) : un film culte controversé
La version originale a connu une réception contrastée mais durable :
- Critiques professionnelles : largement négatives, dénonçant un film belliciste et paranoïaque.
- Impact culturel : devenu un film culte, particulièrement dans les milieux conservateurs américains.
- Influence stratégique : le terme Red Dawn scenario est entré dans le vocabulaire militaire américain pour désigner une invasion du territoire national.
- Controverse idéologique : perçu comme une œuvre de propagande anticommuniste par certains, comme une alerte légitime par d’autres.
Le film a contribué à renforcer l’imaginaire de la Guerre froide dans la culture populaire américaine et a participé à la légitimation des politiques de réarmement de l’administration Reagan.
Le remake : un écho affaibli dans un monde complexe
Le remake a connu un accueil plus tiède et moins polarisant :
- Critiques professionnelles : majoritairement négatives, critiquant le manque de profondeur et de cohérence géopolitique.
- Impact commercial : performance modeste au box-office (doux euphémisme).
- Crédibilité contestée : le choix de la Corée du Nord comme envahisseur principal a été largement critiqué comme peu réaliste.
- Réception internationale : perçu davantage comme un divertissement que comme un commentaire géopolitique pertinent.
Cette différence de réception illustre la transformation du rapport entre cinéma et géopolitique. Dans un monde multipolaire aux menaces diffuses, la représentation manichéenne d’un conflit interétatique classique ne résonne plus avec la même force qu’à l’époque bipolaire.
Comparaison et synthèse : deux visions de la sécurité nationale
De la menace extérieure à la vulnérabilité systémique
L’évolution entre les deux films traduit un changement fondamental dans la conception de la sécurité nationale :
- 1984 : La menace est essentiellement extérieure, portée par un adversaire idéologique identifiable.
- 2012 : La vulnérabilité provient autant des faiblesses internes (dépendance technologique, fractures sociales) que des adversaires extérieurs.
Cette transformation correspond au passage d’un paradigme de défense territoriale à celui de sécurité globale, où les frontières entre sécurité intérieure et extérieure s’estompent.
Le bouleversement des représentations de la puissance
Les deux films offrent une lecture opposée de la puissance américaine :
- 1984 : l’Amérique rurale, traditionnelle et armée incarne la résistance face à un ennemi technologiquement avancé mais culturellement aliéné.
- 2012 : l’Amérique technologique est vulnérable précisément à cause de sa dépendance aux systèmes complexes, et doit retrouver des fondamentaux tactiques pour résister.
Ce renversement traduit l’évolution des inquiétudes stratégiques américaines : de la crainte de l’infériorité militaire face au bloc soviétique à l’angoisse de la vulnérabilité systémique dans un monde hyperconnecté.
L’évolution du concept de résilience nationale
Les deux films proposent des visions distinctes de la résilience face à l’adversité :
- 1984 : résilience fondée sur les valeurs traditionnelles américaines, les compétences individuelles et l’esprit de frontière.
- 2012 : résilience nécessitant une adaptation technologique et une hybridation des compétences militaires et civiles.
Cette transformation illustre le passage d’une conception territoriale de la sécurité à une approche systémique où la protection des infrastructures critiques et la continuité des fonctions essentielles deviennent primordiales.
Réflexion sur l’engagement du public : du spectateur citoyen au consommateur global
« L’Aube Rouge » (1984) : un cinéma d’engagement national
Le film original s’adresse explicitement à un public américain dans une logique patriotique :
- Références culturelles spécifiquement américaines (football américain, chasse, valeurs rurales).
- Discours politique explicite et non ambigu.
- Volonté manifeste d’alerter sur une menace perçue comme réelle.
- Construction narrative favorisant l’identification et l’engagement émotionnel.
Le remake : un produit culturel mondialisé
Le remake adopte une approche plus commerciale et déterritorialisée :
- Édulcoration des éléments politiques les plus controversés.
- Adaptation aux sensibilités du marché international (notamment le changement d’envahisseur).
- Emphase sur les séquences d’action plutôt que sur le discours politique.
- Traitement plus générique favorisant l’exportation du film.
Cette évolution traduit la transformation de l’industrie cinématographique hollywoodienne, passée d’un modèle principalement centré sur le marché domestique à une logique de production mondiale où les considérations géopolitiques sont subordonnées aux impératifs commerciaux.
Conclusion : « L’aube rouge » et sa déclinaison comme baromètres géopolitiques
L’analyse comparative de ces deux versions de « L’Aube Rouge » offre bien plus qu’une simple étude cinématographique. Elle révèle comment le cinéma populaire fonctionne comme un baromètre des anxiétés collectives et des paradigmes sécuritaires dominants.
Le film de 1984 apparaît aujourd’hui comme un témoignage précieux de la mentalité de Guerre froide, avec sa vision manichéenne du monde et sa conception territoriale de la sécurité nationale. À l’inverse, le remake de 2012 illustre les incertitudes d’un monde post-bipolaire où les menaces sont devenues hybrides, diffuses et systémiques.
À travers ces quelques pistes de réflexion il est possible de considérer ces deux œuvres comme des manifestations culturelles de transformations stratégiques profondes :
- Le passage d’un monde bipolaire ordonné à un environnement multipolaire complexe.
- L’évolution des formes de conflictualité, de la guerre conventionnelle aux confrontations hybrides.
- La redéfinition des vulnérabilités nationales face à l’émergence de nouveaux espaces de confrontation.
- La transformation du rapport entre technologie et sécurité.
Ces deux films, malgré leurs limites artistiques respectives, constituent ainsi des documents précieux pour comprendre comment les sociétés perçoivent, interprètent et représentent les menaces à leur sécurité. Ils nous rappellent que le cinéma populaire, loin d’être un simple divertissement, participe activement à la construction des imaginaires stratégiques qui informent notre compréhension des enjeux géopolitiques contemporains.
Et voilà, finalement, il y a de quoi en tirer quelque chose.