Les éoliennes en mer c’est déjà de l’histoire ancienne. En 1991, le premier parc éolien offshore voit le jour au Danemark. Idéalement, en mer du Nord, il faudrait tripler le rythme de construction actuel pour atteindre des objectifs d’énergie propre.

Le déploiement de l’éolien est a priori une bonne chose pour le climat mais quid des écosystèmes marins aux abords des turbines ?

De manière générale, ces infrastructures sont accueillantes. De nouveaux biotopes apparaissent aux pieds des éoliennes : anémones de mer, moules, pétoncles et autres oursins. La surface lisse et neutre (car le dépôt d’une peinture chimique y est interdit) du tube est colonisée en quelques 3 années.

De manière plus mobile, les crabes et homards apprécient aussi les anfractuosités du sol environnant les éoliennes. Les phoques et otaries s’en approchent aussi car ils y trouvent là de la nourriture accessible.

Mais ceux-ci sont dérangés, notamment à la construction ou lors d’opérations de déminages (présence de mines de la Seconde Guerre Mondiale). Il y a là une grosse charge sonore qui amène son lot de perturbations. Des marsouins morts révèlent des hémorragies des organes auditifs. Les cétacés ont été désorientés et victimes de la faim ou des accidents avec les bateaux. Ils ne dépassent que rarement les 10 ans alors que leur longévité théorique peut aller jusque 20 ans.

Il faut désormais atténuer acoustiquement les installations d’éoliennes pour protéger les cétacés.

Ajoutons à cela que plus le vent souffle, plus de niveau sonore est élevé.

Du côté des oiseaux, on note des espèces qui se reposent sur les hauteurs mais d’autres, hélas, se prennent les pales et décèdent car ils fondent dessus sans prendre garde. Leur nombre est difficile à estimer car les cadavres tombent dans l’eau. Le comptage doit se faire en vol, ce qui est fastidieux.

Une piste consiste à peindre l’une des pales en noir pour qu’elle se distingue des autres visuellement. La baisse des collisions serait de l’ordre de 70 %.

Sur des éoliennes à terre, le bas du mat peut être peint également pour d’autres espèces (perdrix) qui fonçaient dedans.

En mer, cela apparait plus compliqué pour les éoliennes déjà installées. Il faut donc y penser en amont, avant la construction.

Un intéressant reportage posant la question de la balance coût/bénéfice entre une nécessité d’énergie propre pour la planète mais des conditions d’installation qui pourraient être améliorées pour mieux respecter encore l’ensemble de la biodiversité.