Documents Jalons utilisés
n° 4747 « le mouvement YéYé »(1961)
et le n°4743 NTM « Qui paiera les dégâts » et « Police » (1993)
Présentation
Tout oppose le mouvement Yéyé, insouciant aux paroles brutes des rappeurs des années 1990. Pourtant la musique est au cœur des préoccupations de la jeunesse dans la 2ème moitié du XXe siècle.
Le 1er Jalon présente une jeune fille et un jeune garçon écoutant sagement les chansons d’Eddy Mitchell et de ses chaussettes noires.
Le second Jalon est un extrait du « Cercle de Minuit » où le présentateur Michel Field interview les 2 membres du groupe de rap NTM en pleine émergence.
Ces 2 vidéos permettent aussi de travailler sur des chansons emblématiques de ces générations.
« Eddie Sois Bon » est l’archétype de la chanson yéyé. Une reprise francisée du « Johnny B. Good » de Chuck Berry qui exulte la frivolité des héros des surprises parties
« Qui paiera les dégâts » qu’on peut qualifier de visionnaire, une dizaine d’années avant les émeutes de banlieues de 2005. Les causes du mécontentement, la rage et le désespoir des jeunes des cités sont déjà résumées dans ce texte de Kool Shen et Joey Starr.
« Police » ajoute une touche de provocation en stigmatisant les forces de l’ordre. Le texte est condamné par le Ministère de l’Intérieur. L’influence du Gansta rap américain qui déferle sur la planète se fait sentir. Cinq ans auparavant le groupe de Los Angeles NWA avait indigné les États Unis avec leur « Fuck tha Police ».
Niveaux
– 3ème « La croissance économique, l’évolution démographique et leurs conséquences sociales et
culturelles »
-3 ème « Histoire des arts »
– Terminale STG « les jeunes depuis 1945 »
– Terminale L et ES « la mondialisation de la culture »
-Terminale L et S « l’évolution des pratiques culturelles en France 1945-aujourd’hui »
Quelques pistes d’étude
– Jeunesse et transformations économiques et sociales
L’affirmation de la jeunesse comme classe sociale apparait, dans la 2ème moitié du XXe siècle, au travers des chansons : elle s’exprime et se rend visible au sein de l’espace social. Toute une identité se construit donc au travers de la musique.
D’une jeunesse insouciante, issue du Baby Boom et vivant les Trentes Glorieuses, on passe à une jeunesse, entre immigration et intégration, désespérée et violente sous le choc de l’immigration la crise économique
Aussi ces 2 vidéos peuvent être à rapprocher avec le travail de Jean-Pierre Meyniac sur « Les jeunes en France en 1959 »
– l’influence des musiques nord américaines (Chuck Berry et NAW)
La musique populaire issue des Etats-Unis se répand sur toute la planète. Quasiment tous ces styles de musiques populaires chez les jeunes en sont originaires : rock, rap, house, techno etc…
C’est une véritable déferlante de rock et de rap dans la culture populaire française des années 60 et 90.
Leur influence est une preuve de la mondialisation de la culture, même si ces reprises ont des traits spécifiquement nationaux.
Le mouvement Yéyé est un cas unique dans le paysage musical même si des jeunes idoles apparaissent un peu partout dans les pays développés à l’imitation d’Elvis Presley.
Le rap français directement influencé par le Hip-hop d’outre atlantique s’enracine dans les banlieues des grandes villes pour développer un vocabulaire issu des immigrations multiples, puis, plus tard des mots plus soignés marqués par la tradition de la chanson dite à texte. D’ailleurs la scène hip hop hexagonale est reconnue comme la seconde en importance aujourd’hui.
– la récupération par les médias
Le regard des médias sur la jeunesse se modifie.
Les yéyés vus dans le cadre de la première de l’émission « Age tendre et tête de bois » sont des jeunes gens rangés mais s’encanaillent sur les paroles des Chaussettes Noires.
Pourtant ce mouvement constitue une véritable captation de ce mouvement par les médias et l’industrie musicale. Les maisons de disque comme Barclay, la radio Europe 1 ou le magazine « Salut les Copains » tirent profits et multiplient les artistes édulcorés.
Au contraire le groupe NTM revendique son indépendance vis à vis des médias. Ils s’affirment comme les 1ers représentants de l’underground, d’une culture qui émerge du fonds des cités.
Documents pour l’étude en classe
– Extrait du livre Anti Yéyé : une autre histoire des sixties
– Extrait du rapport d’un rapport du FBI américain sur la chanson Fuck Tah Police de NWA
– Tableau à plusieurs entrées qui permet de conduire l’analyse