Inspiré du roman inachevé autobiographique d’Albert Camus, ce film retrace le regard d’un homme sur son enfance, où remontent en lui toute la douceur et la douleur de cette vie au sein d’une famille pauvre et analphabète à Alger. Nous sommes en 1957 avec cet éminent homme de lettres, et le temps retrouvé nous mène du côté de ce jeune garçon qu’il fut, orphelin de père, de ce fils qui, par son regard attentif et accueillant, nous invite à ressentir et à comprendre les liens de filiation et de transmission.
Ce premier homme, porté par cet écolier au livre ouvert, c’est l’engagement, fragile certes mais absolument nécessaire, pour le devenir homme de chacun.
Le cinéaste, Gianni Amelio, avec délicatesse et attention, nous donne à saisir ce qui constitue l’humanité, notamment lorsque celle-ci est déchirée par les violences de l’inégalité et de l’injustice. Cinéaste humaniste, Gianni Amelio porte un regard empreint d’empathie sur ces femmes et ces hommes, profondément liés, et qui se retrouveront déchirés par l’Histoire. L’Algérie nous tient à cœur car elle constitue une partie de notre histoire commune, et avec ce film nous sommes invités à réconcilier nos mémoires qui se pacifient.
Nulle instrumentalisation des mémoires, nulle idéologie guerrière, au contraire, le cinéaste a tenu à raconter le sensible que chacun de nous porte en soi, avec ce désir de justice et d’équité qui relève de son point de vue, implacable d’humanité.
Albert Camus aujourd’hui nous rassemble, et comme l’écrit avec justesse l’historien Benjamin Stora : « la figure de Camus peut aujourd’hui incarner ce souhait de réconciliation entre Français et Algériens. » A ce titre, Le Premier homme est un double évènement car c’est la première fois que la vie d’Albert Camus est porté à l’écran, et avec une dimension éthique qui œuvre à la réconciliation.
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outre le dossier de presse, le dossier pédagogique que nous avons créé pour les enseignants et les associations qui désirent faire un travail plus approfondi à partir du film.
Ce dossier pédagogique comporte à la fois une large documentation sur le film, les personnages et le contexte historique, deux entretiens, l’un avec le cinéaste et l’autre Agnès Spiquel, historienne spécialiste de l’oeuvre camusienne, un point de vue de l’historien Benjamin Stora ainsi qu’une proposition d’étude filmique.
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