Cette filmographie est la synthèse d’une semaine d’échanges sur la liste H-Français.

Samuel Serre

Ghost World qui traite de l’ennui de deux adolescentes dans une banlieue blanche de classe moyenne (c’est tiré de la BD éponyme qui est elle aussi de très grande qualité)

– Les films de Jarmusch – notamment les deux premiers (Stranger than paradise et Down by Law). Le premier est utile pour New York notamment dans un long plan séquence du début qui permet de voir un quartier populaire et délabré du centre de NY dans les années 80. Le second
traite de la Louisiane et est peut être moins directement utilisable.

– Les films des frères Coen sont eux aussi une mine d’informations pour l’espace américain (je pense à Fargo notamment pour le Minnesota, le Dakota et les Twin Cities)

Mais bon comme nous disait un prof de fac à Montpellier : « regardez n’importe quel film américain même le pire navet, désintéressez vous de l’action et regardez le décor, vous en apprendrez beaucoup sur la civilisation et l’espace des Etats-Unis ». De là à regarder toutes les grosses productions américaines, il reste un sacré pas à franchir quand même

Laurent GAYME

– Effectivement, on apprend beaucoup dans n’importe quel film américain (surtout dans les navets, j’allais dire) mais aussi dans les séries américaines, toutes choses qui font souvent partie de la culture générale de nos élèves : je m’en servais beaucoup en 3e, je continue en lycée : Desperate Housewives ou Les Experts : Manhattan pour les plus récentes, mais il y en a pour beaucoup de cours (Cosby Show ou Le Prince de Bel Air sur l’image des minorités, c’est passionnant. Sur le melting pot, existe un clip extraordinaire de Michael Jackson : il danse dans le flambeau de la statue de la Liberté, des groupes ethniques dansent des danses traditionnelles puis mêlées sur sa musique et ses rythmes, des visages de toutes origines se superposent en morphing et chantent la chanson (Black or White, de mémoire). Une petite remarque : les suburbs pavillonnaires blanches des EU sont l’espace géographique d’un genre en soi : le film d’horreur, comme Carrie, Halloween ou la série des Scream. C’est en soi très intéressant à signaler aux élèves : un espace policé, calme en surface, où les adolescents sont massacrés par des adultes ou d’autres adolescents. D’une certaine façon, ils ont aussi leurs films sur les banlieues. Les films sur les ghettos sont plus des films policiers, ce qui en dit long aussi sur le regard porté sur les minorités.

Un grand film américain sur la question de l’immigration clandestine, en particulier son début, à la frontière américano-mexicaine : Men in black (si, si : un camion de migrants clandestins arrêtés à la frontière, un E.T. dissimulé parmi eux). Sur la même frontière, on peut utiliser des séquences du Traffic de Soderbergh. (sur le trafic de drogue : utilisable aussi pour les flux de la mondialisation).

Bertrand Laude

– Le western (il y en a quelques-uns…) pour parler du territoire, de son immensité, de son appropriation (notamment par le train), de sa mise en valeur, etc. Par exemple, « L’homme qui tua Liberty Valence« .

– Les films documentaires de cinéastes américains . Je pense en particulier au film de Robert Kramer « Route one USA » qui est une sorte de Road movie documentaire : il filme les Etats-Unis le long de cette route mythique qui va du Canada à la Floride, portrait très intéressant de l’Amérique et des Américains… Il y a aussi les films de Frederick Wiseman: par exemple « Public housing » sur un quartier pauvre de Chicago.

Yvan Hochet

– Pour ma part, je fais relever à mes élèves les noms des séries US sur les programmes de télé : on obtient vite la liste des métropoles clés du pays (et presque une espèce de carte mentale). J’ai fait aussi analyser aux élèves le texte du rap de départ du Prince de Bel Air, qui exprime une forme de transfert (du héros) de la côte Est à la Californie.

– « Edward aux mains d’argent » de Tim Burton est à mon humble avis ce que j’ai vu de mieux sur la banlieue étatzunienne.

– Oserais-je conseiller les métaphores de la ville US que sont « New York 1997 » de John Carpenter (Manhattan est devenu une prison où le pays se débarrasse des prisonniers livrés à eux-mêmes et où le président qui n’a pas de bol échoue lui aussi accidentellement; d’ailleurs le héros chargé de le récupérer « atterrit » sur le toit…du world tarde center) et « Blade Runner » de Ridley Scott, vision hallucinante et pessimiste de Los Angeles futur ? Il y a aussi « Los Angeles 2013 » du même Carpenter, mais c’est nettement moins puissant.

Lionel Lacour

– Et n’oublions pas « Madame est servie » pour montrer Brooklyn et les couches populaires, s’opposant aux banlieues du Connecticut où vit la maîtresse de maison, trop peu riche pour vivre au centre luxueux de NY, mais suffisamment riche pour rouler en Jaguar et avoir un homme de maison à domicile (promotion du héros qui quitte justement Brooklyn pour le Connecticut)

Olivier Leroux

Dans les messages, je n’ai pas vu mentionné  » Last Action Hero » de John Mac Tiernan (1992): « Grâce à un billet magique, Danny Madigan, un enfant de onze ans, peut vivre les aventures de son policier prefere, Slater, croise des temps modernes. Ensemble ils affrontent force danger et triomphent toujours. Mais les choses se compliquent lorsque des personnes mal intentionnees s’emparent du billet magique et gagnent New York, ou le crime paie encore plus qu’au cinéma. »

Dans ce film, il y a deux visions de la ville américaine, celle de la côte ouest, la ville imaginaire du film, celle du héros de cinéma, lumineuse, hollywoodienne et mise en abîme par rapport aux autres fims d’action se déroulant dans ces lieux, et il y a la ville de l’est, New-York, censée être réelle puisque c’est celle où vit le jeune héros: cette ville est sombre, menaçante, violente, un paradis pour les méchants qui traversent l’écran.

Ce film me semble proposé une une lecture intéressante des villes américaines par l’industrie américaine du cinema.

Et puis il y a une séquence où l’actuel gouverneur de Californie joue Hamlet et ça….

Lionel Trigueros

Smoke (Wayne Wang et Paul Auster, 1995) :
New York Stories (Martin Scorsese, Francis Ford Coppola, Woody Allen, 1989) :
– Do the Right Thing (Spike Lee, 1989) :

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Ajout du 14 janvier 2006

Gille Fumey a écrit un article sur le film de Tommy Lee Jones, « Trois enterrements » sur le site des cafés géographiques.