Comment le cinéma peut-il représenter la complexité des conflits du Proche Orient et celle de leurs mémoires ?
Denis Villeneuve a décidé d’adapter au cinéma la pièce de théâtre Incendies , jouée en 2003 à Montréal, dont le metteur en scène est Wajdi Mouawad, né au Liban, contraint à l’exil en pleine guerre civile à l’âge de huit ans.
Le réalisateur, qui a mis quatre années pour écrire le scénario du film, a eu carte blanche : « j’ai brulé le texte et me suis inspiré des idées d’origine« . Il reprend l’idée de destins tragiques parcourant le demi-siècle dernier dans un univers marqué par la guerre : massacres interconfessionnels, déplacements de réfugiés, assassinats politiques, camps, emprisonnement, viols, embrigadement des enfants… campés dans des villes imaginaires ancrées au Proche Orient.
1949 : au moment de la naissance de l’héroïne du film, Nawal Marwan, incarnée à l’écran par Lubna Azabal, le Liban accueille, dans quinze camps, des milliers de réfugiés palestiniens consécutivement à la première guerre entre Israël et les pays arabes.
2009 : à sa mort, la quête mémorielle de ses enfants vivant au Québec les mène au Proche Orient, plus vraisemblablement le Liban, encore secoué et meurtri par les événements du passé, dans ses paysages comme dans ses mémoires.
Entre ces deux dates : une guerre civile, liée à la situation régionale très tendue, a déstabilisé les communautés libanaises et déclenché une violente guerre civile.
Entre ces deux dates : le cœur de l’histoire de Denis Villeneuve.
Le diaporama lié a pour objectif de préparer une classe à la projection du film, dans le cadre du dispositif national Lycéens au cinéma. On peut en utiliser les pistes, tout ou partie, dans le cadre d’autres questions liées aux programmes d’histoire (Troisième, Terminale L-ES-S-STG) ou de l’Histoire des arts.