Le cinéma et la guerre 1914-1918.

Il existe peu d’images filmées de la 1ère guerre mondiale, ou alors, elles ont été tournées pour montrer à la population une vision acceptable de la guerre. C’est donc le cinéma , avec des images de fiction, reconstituées, qui va essayer de traduire la réalité de la vie au front et de la psychologie des soldats.

Exemple : le film « A l’ouest , rien de nouveau » . Noir et blanc. 103 mn. Réalisé en 1930 par l’américain Lewis Milestone, sous le nom « All quiet on the western front ». D’après le livre de l’écrivain allemand Erich-Maria Remarque, mais les séquences du film ne suivent pas rigoureusement les chapitres du livre, et certaines scènes sont ajoutées :
la mort de Paul , le principal personnage du film, est montrée dans le film , alors qu’elle n’est qu’évoquée dans le livre , dans une post-face .

Séquence : Paul en permission dans sa ville : 12 minutes.

Que retenir ?
– avec sa mère , qui est malade.

  1. Difficultés de ravitaillement ; « on trouve très peu de choses ». ( Mais pour Paul, il y a de la confiture de mûres et des galettes de pommes de terre. Lui-même a apporté du pain, des saucisses, du riz ).
  2. Sollicitude envers Paul : « tu n’es pas blessé ? », « Combats effroyables » ; réponse de Paul : « pas autant qu’on le prétend » ; « Gaz ? » ; réponse de Paul : « des bobards » . Paul cherche à rassurer sa mère.

– avec sa soeur : ils regardent la collection de papillons : évocation des jours heureux d’avant la guerre… Paul promet de rapporter un autre papillon à sa sœur.

– au café, avec les amis de son père : décalage entre leurs paroles et la réalité de la vie au front, incompréhension totale : « il faut tenir, vous êtes bien nourris, c’est un avantage » ; ils se chamaillent sur la stratégie à adopter, et dénient à Paul le droit de parler de la guerre : « Vous n’y connaissez absolument rien , nous avons une vue d’ensemble »…

– au lycée, avec son ancien professeur et ses élèves : vision héroïque de la guerre par le professeur, patriotisme exacerbé. Paroles de Paul : « on se terre comme des lapins », « on meurt sans fifres ni tambours » (réactions des élèves : « lâche »)…

Conclusion de la séquence : incompréhension entre les combattants et l’Arrière. Difficultés de la vie quotidienne pour les civils. Piliers de la société allemande bornés : le père, ses amis, le maître. ( Seuls éléments de tendresse et de lucidité : la mère et la sœur ).

Séquence : la mort de Paul. 3 minutes.

– cadre : la tranchée .
– l’élément qui amène l’imprudence de Paul : le papillon : la promesse faite à sa sœur… Un élément de vie dans un univers de mort.
– en face : un tireur français , fusil à lunette. Mort de Paul.

Dernières images du film : superposition de 2 plans :
– image de Paul et ses amis montant au front ( flash back ).
– croix , cimetière militaire .

Quel message veut faire passer cette scène finale ? la guerre = la mort. Le sacrifice des jeunes générations.
Dans le livre, Paul meurt en octobre 1918. Pour l’état-major, c’est un jour ordinaire sur le front de l’ouest. D’où le titre du livre, et du film.

Intérêt de ces séquences : incompréhension soldats / civils. La guerre vue côté allemand. L’Allemagne qui ne bénéficiera pas de l’aide d’un grand allié amenant hommes, armes, ravitaillement (les EU). Sur ce point : à rapprocher d’un extrait du roman de Remarque souvent cité dans les manuels.

Message humaniste et pacifiste .
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Pour information : livre paru en 1929 en Allemagne. Enorme succès. Apparu comme le plus fidèle à la réalité des récits déjà parus.

Livre et films censurés dans l’Allemagne nazie. Livre brûlé lors de l’autodafé du 10 mai 1933 à Berlin. Remarque s’est exilé en Suisse puis aux Etats-Unis. Mais sa sœur restée en Allemagne a été exécutée par les nazis en 1943.