Première étape : 1979, création du SME (système monétaire européen)
Contexte historique pour comprendre l’extrait
Depuis la fin du système de Bretton woods (1944-1971) qui fixait une parité fixe entre le dollar et les autres monnaies, les taux de change sont variables. Entre 1973 et 1979 le dollar s’apprécie de 4 à 10 francs. On dit que les monnaies « flottent ». Cette variabilité des monnaies rend difficile des échanges et les aiement à terme.
Pour éviter cette incertitude des taux, les pays de la CEE, qui font plus de 60 % de leurs échanges entre eux ont pris deux décisions :
– Création d’un SME (système monétaire européen)
– utilisation d’une « monnaie de compte » appelée E.C.U. (European Currency Unit)
Travail à faire :
1- Ecoutez l’extrait vidéo (aidez-vous des onglets transcription et contexte) et trouvez une définition des deux termes SME et ECU
2 – D’après le commentaire quels sont les avantages d’un tel dispositif ?
3 – En quoi ces décisions préfiguent-elles la naissance de l’EURO ? (n’oubliez pas de dire quelle est la différence majeure entre l’EURO et l’ECU)
Deuxième étape : Le 1er janvier 2002 un passage à l’Euro sans encombre.
Contexte historique pour comprendre l’extrait
le traité de Maastricht (1992) crée un maché unique avec liberté de circulation et d’échanges. Il fixe les règles communes devant être respectées par les Etats désirant participer à la monnaie unique.
L’Euro mis en place le 1er janvier 1999 remplace l’ECU et rivalise avec le dollar comme monnaie internationale. Le 1 janvier 2002, les anciennes monnaies sont remplacées par la nouvelle. Pièces et billlets sont porgressivement échangées sur la base de 1 € = 6, 55957 francs.
travail à faire sur l’extrait
1 – Quelle est la tonalité générale de l’extrait ? Le passage à l’euro est-il présenté de manière positive ?
2 – Quels sont les arguments avancés favorables à l’Euro ?
3 – Quelles sont les critiques et les réticences vis à vis de la monnaie unique ?
4 – Les conséquences de la monnaie unique sur l’activité économique et sur le développement de l’Europe sont-ils évoqués dans cet extrait ?
Troisième étape : 2012, Dix ans de monnaie unique. Quelles sont les forces et les faiblesses de l’Euro.
Extrait de l’article de Jean Quatremer du journal Libération du 31 décembre 2012
L’euro est passé de 1,17 dollar, son cours de lancement, à 0,82 dollar en octobre 2000, suscitant les railleries des opposants à la monnaie unique qui voyaient là la démonstration qu’il s’agissait d’une «monnaie de singe». Il a fallu que les grandes banques centrales interviennent massivement pour stopper sa chute. Depuis, l’euro n’a fait que s’affirmer face aux autres grandes devises : en juillet 2008, il atteignait même son plus haut niveau face au dollar, à 1,60 (depuis, il a yoyoté, finissant la journée de vendredi sous 1,29 dollar). Il est aussi devenu la seconde monnaie de réserve du monde (26%), encore loin derrière le dollar, mais en progression constante. Surtout, les principaux objectifs que s’étaient fixés les rédacteurs du traité de Maastricht de 1992 ont été atteints : une inflation maîtrisée (sous 2% par an en moyenne), des crises monétaires (comme celle de 1992-1993, qui a entraîné une récession) rendues impossibles, une augmentation des échanges intra-européens due à la disparition du risque de change, une baisse des taux d’intérêt sans précédent, ce qui a permis un financement bon marché de l’économie…
Mais voilà : la crise bancaire, financière et économique venue des Etats-Unis, en 2007 et la hausse considérable de l’endettement public qui a suivi (entre 20 et 30 points en moyenne) ont révélé les failles de conception de la monnaie unique. Des failles qui n’ont pas surpris ses pères, qui savaient qu’ils léguaient une œuvre inachevée. A l’époque, faute de volonté politique, l’euro n’a pas été accompagné d’une union budgétaire et économique : chacun est demeuré libre de faire ce qu’il voulait chez lui. En décembre 1998, Hans Tietmeyer, grand président de la Bundesbank, avait mis en garde : il faudra «davantage d’intégration politique au niveau européen. Si chacun n’en fait qu’à sa guise, cela pourrait conduire à des conflits autour de la politique monétaire supranationale». […]
Les rédacteurs du traité de Maastricht […] espéraient néanmoins que le passage à l’euro constituerait un «choc fédéral», selon l’expression d’Hubert Védrine. Or, c’est le contraire qui s’est passé : l’intégration communautaire a été stoppée, et Jacques Chirac et Gerhard Schröder ont même fait voler en éclats, en 2003, la seule contrainte pesant sur leur politique budgétaire, le Pacte de stabilité. Loin de converger, les économies de la zone euro ont alors divergé, profitant du parapluie de la monnaie unique.
Budget. En 2009, les marchés ont commencé à avoir des doutes sur la capacité de certains Etats à rembourser leurs dettes : ils se sont donc mis à fuir les pays jugés fragiles, les obligeant à emprunter à des conditions de plus en plus insoutenables. La zone euro est donc contrainte de bâtir à la hâte une gouvernance économique afin qu’une nouvelle Grèce ne puisse se reproduire. […]
En attendant, l’euro risque-t-il de disparaître ? En réalité, la vraie question serait : qui a intérêt à quitter la monnaie unique ? La réponse est simple : personne. […]
Que tous les Etats de l’Union, hors la Grande-Bretagne, aient décidé, lors du sommet des 8 et 9 décembre, de signer le futur traité renforçant la gouvernance économique est la meilleure preuve de reconnaissance des vertus de l’euro.
Questions pour comprendre cet article :
1- Quelle est la place de l’Euro dans le système monétaire mondial ?
2 – quels avantages m’euro garde-til pour les Européens ?
3- Quelles sont les causes externes (mondiales) et internes (européennes) qui expliquent les dificultés de l’Euro ?
Travail final
Rédigez un paragraphe en deux parties qui explique dans un premier temps le cheminement historique qui conduit à la création de l’Euro.
Dans un deuxième temps exposez les réussites et les limites de la monnaie unique.
Votre récompense pour ce travail, une image du revers de la pièce grecque de deux euros. Zeus métamorphosé en taureau enlève la jeune Europe. la mythologie est plus résistante que les taux de change !