En sixième, Vincent Marie propose un TP qui croise un extrait de l’Odyssée d’Homère et un extrait d’un péplum italien de 1953, Ulysse.

Le travail

Problématique : Comment adapter un épisode de l’Odyssée au cinéma ?

Objectifs

– comprendre un texte patrimonial fondateur de la civilisation grecque

– Analyser et comprendre l’utilisation de l’épithètes homérique : Ulysse : aux milles ruses.

Savoir-faire

– comparer deux documents de nature différente

– différencier une source historique d’une source de fiction

DOCUMENT 1 : Extrait de L’Odyssée d’Homère

Ulysse et ses compagnons poursuivent leur route et arrivent au pays des Cyclopes, ces géants munis d’un œil unique au milieu du front.

« Ulysse remarque une grotte et, poussé par la curiosité, décide de l’explorer. Il part avec douze de ses compagnons et arrive rapidement à la caverne. Là, ils découvrent des fromages énormes, des vases de métal regorgeant de lait et de nombreux agnelets.

– Servons-nous et partons disent les compagnons d’Ulysse.

– Non ! Voyons qui est l’habitant de ces lieux.

Ulysse et ses compagnons s’installent, font du feu et attendent. Quelques minutes plus tard, la terre tremble et une ombre gigantesque se profile sur le sol. Polyphème, le cyclope, est de retour chez lui. Un frisson de frayeur saisit les grecs. Ils ont entendu parler des cyclopes, fils de Poséidon, dieu de la mer. Poussant son troupeau devant lui, Polyphème entre dans la grotte qu’il referme à l’aide d’une énorme pierre. Soudain, il aperçoit les Grecs terrorisés.

– Qui êtes-vous étrangers ?

– Nous sommes des guerriers revenant de Troie. Les dieux nous ont jetés sur la côte et…

– Nous, les cyclopes, ne craignons pas les dieux ! Nous leur sommes supérieurs.

Disant cela, Polyphème attrape deux des compagnons d’Ulysse leur fracasse la tête et les dévore. Rassasié, il se couche et s’endort.

Ulysse s’interroge alors : « Vais-je le tuer avec mon glaive ? Mais comment ensuite sortir de cette caverne ? La pierre d’entrée est si lourde que jamais nous ne pourrons la pousser… Je dois trouver un autre moyen… »
La nuit passe. L’aube se lève. Polyphème s’éveille. En guise de déjeuner il dévore deux autres compagnons d’Ulysse puis sort faire paître son troupeau. Le soir deux grecs lui servent encore de dîner. Ulysse s’approche alors du cyclope :

– Cyclope, accepterais-tu de ce délicieux vin ?
Le géant avale le breuvage d’un seul coup.

– Que c’est bon ! Donne-m’en encore. Comment t’appelles-tu ?

– Je me nomme personne.

– Et bien personne, moi aussi je vais te faire un cadeau ; je te mangerai le dernier, voici mon cadeau.

Puis, ivre, le cyclope s’allonge et s’endort.
Ulysse et ses compagnons se précipitent sur le pieu qu’ils avaient taillé en l’absence du géant. Il est mis dans le feu, chauffé au rouge et enfoncé dans l’œil du cyclope. Polyphème pousse un hurlement qui se répercute au loin. Les Grecs se cachent au fond de la grotte tandis que d’autres Cyclopes, alertés par les cris de Polyphème, accourent.

– Que se passe t-il ? demandent-ils du dehors. Qui t’attaque ?

– C’est personne ! personne !

– Personne ? C’est alors quelque mal qui te vient du grand Zeus, dieu du ciel et de la terre, gouverneur de l’Olympe. Nous ne pouvons rien. Invoque ton père Poséidon notre roi.

Sur ces mots, ils repartent.
Le lendemain, Polyphème ouvre la grotte et laisse sortir son troupeau. Craignant que les grecs ne s’échappent, il laisse passer les bêtes une à une et leur caresse le dos. Mais Ulysse et ses compagnons, rusés, se sont glissés sous les brebis et les béliers et non sur leur dos. Un à un, ils parviennent à quitter la caverne. Libres, ils atteignent le rivage, montent sur leur navire, hissent les voiles et aussitôt, voguent vers le large. Ulysse ne peut s’empêcher de s’adresser au cyclope. D’une voix railleuse, il dit :

– Cyclope, celui qui t’a privé de ton œil est Ulysse, le fils de Laërte, le vainqueur de Troie, le roi d’Ithaque.

Polyphème, fou de douleur et de rage, s’adresse alors à son père en ces termes :

– ô Poséidon, s’il est vrai que je suis ton fils, fais que cet Ulysse ne rentre jamais au logis ou du moins qu’il n’y parvienne qu’après de nombreux malheurs.
D’après Homère, L’Odyssée, Chant IX.

DOCUMENT 2 : Extrait du péplum de Mario CAMERINI, Ulysse, film couleur de 1h43, 1953, Italie.

Le passage concerne la rencontre d’Ulysse avec le cyclope Polyphème. L’extrait étudié commence quand Ulysse et ses compagnons débarquent sur l’île des cyclopes et se termine lorsqu’ils quittent l’île.

Durée : une dizaine de minutes.

Tableau comparatif des deux documents

|Extraits|…dans l’extrait de l’Odyssée d’Homère|…dans l’extrait du film de Mario Camerini|
|Indices de la présence du cyclope ou des cyclopes…| | |
|De quel dieu est-il le fils ?| | |
|Combien de compagnons sont mangés par Polyphème ?| | |
|Quel Dieu craint le cyclope ?| | |
|Qualités et défauts d’Ulysse qui sont mis en relief| | |
|Nom qu’il donne au cyclope| | |
|Présence d’autres personnages| | |
|Quel cadeau le cyclope fait-il à Ulysse ?| | |
|Quelles sont les ruses qu’Ulysse utilise pour se débarrasser du cyclope ?| | |

Ulysse et le Cyclope
Ulysse et le Cyclope